Commentaire
Suite aux multiples irrégularités (spéculations foncières, double ou multiples attributions d’une parcelle à plusieurs acquéreurs…), le gouvernement de la transition avait suspendu à compter du 6 novembre 2014 les lotissements dans les communes urbaines et rurales du Burkina Faso pour des audits et une meilleure réorganisation. Avec la mise en place de nouveaux exécutifs locaux consécutifs aux élections municipales du 22 mai 2016, le gouvernement envisage très prochainement la levée de la mesure de suspension des lotissements sur toute l’étendue du territoire national. Des conditions objectives devraient régir les lotissements au Burkina pour éviter les mêmes dérives dans la gestion foncière :
-l’informatisation du fichier domanial des communes pour éviter les risques de multiples attributions d’une parcelle à plusieurs postulants ;
-la vérification des identités des attributaires de parcelles pour empêcher des attributions d’une dizaine, voire centaine de parcelles à des commerçants spéculateurs fonciers dont le sport favori est l’accaparement des terrains pour des constructions de villas et logements collectifs (célibatérium) qu’ils mettent en location à des prix exorbitants hors de la portée des revenus des travailleurs salariés.
-la gestion des lotissements par deux entités (SONATUR et communes), en ce sens que la SONATUR se charge du bornage des terrains et les mairies s’occupent des attributions dont les frais reviennent selon des taux précis à la trésorerie des municipalités et de la SONATUR.
Il est de plus en plus évident que la garantie de la transparence dans les lotissements ne dépendra pas de la mise sous une seule tutelle (mairie ou ministère).C’est une tâche complexe qui nécessite au moins deux structures pour cette gestion avec même une troisième instance de contrôle des opérations de lotissements. Ce sont autant de réflexions qui pourraient inspirer les décideurs pour relancer les lotissements sur de bonnes bases à l’abri des gabegies et spéculations litigeuses.
Bérenger Traoré
Agence de Presse Labor www.laborpresse.net 13 juillet 2016.