Brève
Dans la banlieue de la commune de Ziniaré, ville d’origine de l’ex-chef d’Etat burkinabè, Blaise Compaoré, la cohabitation entre éleveurs et populations autochtones se révèle très difficile. En effet, le 22 avril 2015 s’est produite une situation quasi insurrectionnelle agro-pastorale dans la localité. Des éleveurs peuhls sont suspectés de vol de 10 moutons et de 15 chèvres qui appartiendraient à des agriculteurs. Par conséquent, c’est une vindicte populaire qu’un groupe d’autochtones a livré contre les éleveurs, les sommant de quitter le village(Pousg-Ziga) où ils habitaient depuis près d’un demi-siècle. Dans cette débandade de chasse à l’homme, des éléments de la gendarmerie ont été appelés à la rescousse pour le rétablissement de la sécurité à coups de grenades lacrymogènes. Dans ce méli-mélo, des hangars et greniers du chef coutumier ont été incendiés et d’aucuns prétendent que le feu provient des tirs de grenades lacrymogènes. La tension était toujours perceptible dans la zone le lendemain 23 avril 2015 où des populations courroucées se sont attroupées vers le gouvernorat pour exiger le départ, ici et maintenant, du commandant de la gendarmerie,du gouverneur de Ziniaré, située à une trentaine de kilomètres de Ouagadougou. Après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 à Ouagadougou qui a entrainé la chute subite du régime Compaoré, son village d’origine Ziniaré, a failli connaître une dramatique insurrection agropastorale. Le bilan provisoire de ce casus belli ne fait ressortir aucune perte en vie humaine mais,des dégâts matériels et arrestations de certains manifestants.
Agence de Presse Labor 23 avril 2015