Billet
Si au Bénin, le pouvoir a opté de donner un coup de pied, pardon un coup de talon à l’opposition, en l’empêchant de participer aux législatives d’avril 2019 sous le régime du président TALON, au Burkina Faso par contre, majorité et opposition veulent rivaliser à travers des coups de crampons sur le ballon rond.
Ce sera à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la Liberté de la presse le 3 mai 2019.Pour la circonstance, le Centre National de Presse Norbert Zongo(C.N.P/N.Z) organise une série d’activités dont des ateliers, des conférences et un tournoi de football. Ces manifestations sont placées sous l’égide du Conseil Supérieur de la Communication(C.S.C). Cette année, le CNP/NZ a choisi de traiter au regard du contexte sécuritaire et des conflits communautaires, le thème : « Medias et élections dans un contexte de crise sécuritaire et communautaire au Burkina Faso »
Un match sera livré entre le CSC et le CNP/NZ à partir de 16 h et entre majorité et opposition. De 16h 30 à 18h30, ce sera le grand match avec des équipes de la presse qui défieront l’alliance des magistrats, avocats et Forces de Défense et de Sécurité(FDS).Le terrain du plateau SONAR près de l’aéroport abritera ces matchs.
Pour les avocats, il ne s’agira pas cette fois ci, d’aller en grève ou de mener une marche de protestation contre les juges et le système judiciaire, comme ils l’ont fait le lundi 29 avril 2019 à Ouagadougou. On leur demande en fonction des règles du football, de se défendre eux-mêmes car, ils n’auront pas de clients à défendre ici.
C’est en levée de rideaux que majorité et opposition disposeront de 30 minutes pour démontrer qu’ils savent jouer au football avec Fair- Play, sans aucune tentative de fraude, à l’instar des bourrages d’urnes et votes de Kai cédrats .Pour les FDS, ils ne devront pas confondre tirs au but et tirs d’obus.
Le monde des médias burkinabè, a eu la bonne intuition de songer à un tel événement de détente et de fraternité entre des acteurs phares de la démocratie. Opposition et majorité doivent apprendre à agir dans un esprit de saine émulation pour renforcer et apaiser le climat de la démocratie et du développement au Burkina Faso. Ils doivent avoir à l’esprit, que la roue de l’histoire tourne .Le pouvoir s’avère comme une loterie qui sourit tantôt à un camp dit opposition et l’autre dit pouvoir. De part et d’autre, il faut savoir faire preuve d’humilité et de tolérance, pour pouvoir être libre comme un poisson dans l’eau, après le passage au pouvoir et à l’opposition. Ce sont ceux qui commettent des crimes de sang et des dictatures extrêmes, qui sont habités par la peur du lendemain et la perte du pouvoir. Le pouvoir au Burkina comme dans plusieurs pays à travers le monde, ne peut plus se gérer durablement de façon clanique et par la force brutale mais, par le tact managérial des hommes et le dialogue.
Jean KY
Laborpresse.net 1er Mai 2019