Les rideaux sont retombés sur la première édition de la rencontre nationale du Cadre de concertation et d’orientation pour le dialogue Etat/Secteur privé (CODESP) le mardi 27 novembre 2018, sous la présidence du Premier ministre, Paul Kaba THIEBA. Au terme des deux jours de travaux placés sous le thème : « Secteur privé et défis de la transformation industrielle et artisanale », les participants ont soulevés des préoccupations mais également formulé des recommandations en vue de l’épanouissement du monde des affaires burkinabè.
Les 26 et 27 novembre 2018, la ville de Bobo-Dioulasso a abrité la première édition de la rencontre nationale du Cadre de concertation et d’orientation pour le dialogue Etat/Secteur privé (CODESP) sous le thème : « Secteur privé et défis de la transformation industrielle et artisanale ».
Durant 48 heures, le monde des affaires et les pouvoirs publics ont réfléchi aux mécanismes devant permettre au secteur privé de jouer efficacement son rôle dans le développement économique et social du Burkina Faso par le biais de la transformation industrielle et artisanale de nos produits locaux.
Les participants à cette rencontre ont soulevé des préoccupations notamment les difficultés d’accès au financement des entreprises artisanales, le difficile accès des PME artisanales au marché, plus particulièrement à la commande publique, la concurrence déloyale du fait de la corruption, la fraude et la contrefaçon, les difficultés d’accès aux infrastructures marchandes, etc.
Dans l’esprit de promouvoir un dialogue ouvert et inclusif, le monde des affaires a présenté d’autres préoccupations à savoir la forte pression fiscale sur les sociétés privées de gardiennage, les difficultés de formation des enseignants des établissements privés dans les ENEP, à l’IDS et à l’ENSK, la faible qualité et l’insuffisance du nombre d’infrastructures culturelles…
Abordant des pistes de solutions, le secteur privé a recommandé la mise en place d’un label nationale des produits artisanaux, le développement de la chaine de valeur dans le secteur de l’artisanat afin de permettre à chaque type d’acteur de profiter des retombées, la prise de mesures pour soutenir le secteur du tourisme en difficulté, au regard du contexte sécuritaire difficile, la mise en place de mécanismes de garantie pour faciliter l’accès des PME au financement.
D’autres recommandations portent sur la prise de mesures pour une meilleure organisation du commerce de gros, de demi-gros et de détail, la lutte contre la concurrence déloyale à travers la prise et l’application effective des textes, la mise en place de mécanismes de lutte contre la fraude dans le secteur des huileries à travers la prise de mesures préventives, l’appui aux start-up pour le développement de solutions d’emballage au profit des acteurs économiques, la mise en place de dispositifs innovants de facilitation tels que les prêts d’honneur et le capital-risque, etc.
Répondant aux préoccupations du secteur privé, le Gouvernement a rassuré que des travaux sont en cours au sein du ministère en charge du Commerce pour labéliser quatre produits que sont : le beurre de karité, le chapeau de Saponé et le Faso Danfani et que les réflexions sont en cours pour la mise en place de produits financiers adaptés au financement de recherche-développement des start-up.
Le Gouvernement a également fait savoir que la loi sur la concurrence a été déjà adoptée et les textes d’application sont en cours d’adoption. Un projet d’énergie renouvelable est aussi en cours de formulation et devra permettre l’accès à l’énergie solaire par les PME et le démarrage des activités d’une banque spécialisée pour le financement du secteur agricole courant 2019, entre autres.
Le Premier ministre, Paul Kaba THIEBA, a rassuré les opérateurs économiques que les recommandations issues des travaux feront l’objet d’un examen minutieux de la part du Comité National de Pilotage du Cadre de Concertation et d’Orientation pour le Dialogue Etat/ Secteur Privé, avant leur transmission, s’il y a lieu, au Gouvernement qui ne ménagera aucun effort pour les traduire en actions concrètes.
Instaurer la confiance entre l’entreprise et l’administration
« Je reste convaincu que c’est à travers la transformation industrielle et artisanale que nous bâtirons une économie forte et résiliente, et cela, dans une parfaite synergie d’actions et dans le dialogue permanent entre les différents acteurs. Pour ce faire, nous avons besoin de bâtir des relations de confiance entre l’entreprise et l’administration », a-t-il soutenu.
Pour le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), Mahamadi SAVADOGO, la première édition du CODESP a été « un franc succès » grâce à la dynamique insufflée par le Chef du Gouvernement.
Du reste, il est convaincu que les différentes recommandations feront l’objet d’un examen approfondi par le Gouvernement dans l’optique de leur prise en compte dans sa stratégie globale de promotion du Secteur privé.
« Je puis déjà rassuré le Gouvernement que le Secteur privé de son côté mettra tout en œuvre pour jouer sa partition dans ce combat visant à raffermir davantage l’environnement des affaires de notre pays », a-t-il promis.
Sur ce, le président de la CCI-BF a annoncé des mesures qu’il a qualifié « de concrètes » notamment l’organisation d’un événement pour célébrer l’excellence des meilleures entreprises de transformations industriels et artisanaux, la mise en place d’un incubateur dans le centre de formation en agroalimentaire et tourisme de la CCI-BF, l’accompagnement pour la mise en place de plateformes de prêts pour les micro et petites entreprises dans toutes les délégations consulaires de la CCI, etc.
DCI/PM
04 décembre 2018