Une opération du service des douanes de l’aéroport international de Ouagadougou a permis d’interpeller deux étrangers en possession de 77 kg d’or qu’ils tentaient d’exporter illégalement. Aux fins d’apporter plus d’éclaircissements, un point de presse a été animé au ministère en charge des Mines le mardi 2 décembre 2014.
Deux étrangers en possession de quatorze lingots d’or d’un poids total de près de 77 kg ont été interpellés alors qu’ils s’apprêtaient à prendre leur vol. Les faits, selon la déclaration liminaire du SG des Mines et de l’Energie, Emmanuel Nonyarma : « Dans la nuit du 24 novembre 2014, la Brigade spéciale des douanes de l’aéroport international de Ouagadougou a mis la main sur deux étrangers en possession d’une quantité d’environ 77 kg d’or qu’ils tentaient d’exporter illégalement. Des auditions, il ressort que les deux personnes étaient venues au Burkina Faso dans le but à la fois de pratiquer une fraude à la commercialisation de l’or et d’exporter le métal jaune ».
Les enquêtes diligentées par la Brigade nationale antifraude (BNAF) a permis de savoir que l’un des suspects n’est pas à son premier forfait. « Il a affirmé effectuer en moyenne deux fois le voyage par mois et les quantités d’or qu’ils exportent frauduleusement varient entre six et trente kilogrammes, et cela depuis août 2014 », pouvait-on lire dans la déclaration liminaire.
Selon les fraudeurs, le précieux métal aurait été fourni par le responsable d’un comptoir d’achat, de vente et d’exportation d’or dénommé Société de financement des orpailleurs (SOFIOR). Le responsable du comptoir, cerveau du trafic, a confessé à son tour les faits de fraude à la commercialisation de l’or. Il utilisait certaines failles et complicités au niveau de l’aéroport pour commettre leur forfaiture.
La valeur numéraire de cette quantité, en tenant compte du cours actuel de l’or, avoisine un milliard cinq cents millions de francs (1 500 000 000 F CFA). La phase de questions réponses a permis aux hommes de média de comprendre les contours de l’affaire.
A écouter le DG des Douanes, Kuibila Jean Sylvestre Sam, pour exporter une marchandise, l’on doit se conformer à certaines formalités, tant au niveau du ministère en charge de l’Economie que de celui en charge des Mines quand il s’agit de l’or. A ce niveau, les fraudeurs n’ont déclaré que 2 kg d’or sur les 77 et cela s’apparente à un délit. Encore qu’ils devaient payer entre 3 à 5 % de la valeur de l’or comme royalties.
Malgré l’insistance des journalistes pour connaître la nationalité et le nom des présumés fraudeurs professionnels, puisqu’ils ne sont pas à leur premier forfait, Emmanuel Nonyarma a joué la carte de l’abstention, besoins d’enquêtes obligent.
Néanmoins, il a tenu à préciser que les trois personnes, après leur garde-à-vue, ont été présentées au procureur du Faso pour toutes fins de droit. « L’enquête a permis de réunir des indices graves et concordants de nature à motiver l’inculpation pour fraude et complicité de fraude à la commercialisation de l’or des trois personnes ».
Source : l’observateur.bf