Commentaire
Le secrétariat général du Ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, devrait veiller à une juste et diligente application et interprétation de la mesure de suspension de toute activité politique et celles des OSC. Une décision prise par le pouvoir en place suite au putsch du 30 septembre 2022.
Des partis politiques et organisations de la société civile (OSC) font visiblement fi de la restriction imposée à leurs activités. Cette décision s’explique par la mauvaise attitude légendaire des partis et OSC de semer des germes de la division sociale pour des intérêts partisans et égocentriques. Dans l’optique de permettre une mise en œuvre sereine des actions de restauration de l’intégrité territoriale contre les attaques terroristes, cette mesure à l’encontre des partis et OSC a été prise à juste titre.
La suspension de toute activité politique et celles des OSC. Telle est la substance de l’interdiction ordonnée par le capitaine Ibrahim Traoré, président du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) , le régime de transition au Burkina Faso.
En dépit de cette mesure de suspension, force est de constater que des partis politiques et OSC continuent d’influencer et d’orienter le pouvoir par des déclarations partisanes indécentes.
Par un communiqué daté du 4 Octobre 2022, le secrétaire général du Ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, chargé de l’expédition des affaires courantes, a apporté une précision de l’interprétation de la mesure. Il fait savoir qu’elle concerne uniquement les manifestations ou appels à manifestations populaires pouvant entrainer des troubles à l’ordre public et susceptibles de saper les efforts communs de renforcement de la cohésion sociale.
Ces mesures ne devraient pas s’appliquer exclusivement aux OSC mais aussi aux partis politiques qui commencent à s’organiser pour des manifestations de soutien ou de dénonciation. Les partis ne peuvent pas invoquer un droit constitutionnel garantissant leurs activités dans la mesure où la Constitution elle-même est suspendue. Il convient d’accorder un délai de grâce au MPSR 2 sur les 3 mois restants de l’année 2022 pour lui permettre de dérouler sa stratégie de lutte contre le terrorisme qui demeure la préoccupation majeure de tous les Burkinabè.
Bérenger Traoré
Laborpresse.net 05 Octobre 2022