Le Premier ministre Yacouba Isaac ZIDA a prononcé le 1er avril 2015 le message sur la situation nationale: "Refuser de s’impliquer ici et maintenant aux côtés du Gouvernement de Transition dans le travail d’information, d’éducation et de sensibilisation de leurs militants et sympathisants sur le sens de la transition actuelle, sur ce qu’elle peut offrir et sur ce qu’elle ne peut pas offrir dans le délai imparti par la Charte de transition, c’est paver la route vers un Burkina post-transition ingouvernable."

Situation nationale:le Premier ministre Yacouba Isaac ZIDA s’exprime sur les tentatives de blocage de la transition burkinabè

Mes chers compatriotes

La transition politique que vous avez mise en place, après l’insurrection populaire, s’est donnée pour mission de conduire le pays vers de nouvelles institutions démocratiques et crédibles, dans la paix et la concorde nationale.Pour ce faire, elle n’a ménagé aucun effort pour respecter les libertés, les droits de l’homme, se fiant ainsi au civisme de tous. Dans ce contexte, nous notons avec satisfaction qu’après des décennies d’autocensure, les langues se sont déliées, les yeux se sont ouverts sur les abus et les dérives d’un système de gouvernance, qui s’est enraciné dans notre pays et dont nous n’avons pas encore fini de solder les comptes.En effet, les turpitudes du régime précédent n’ont pas seulement conduit à l’insurrection héroïque de notre Peuple et causé des martyrs pour lesquels une journée d’hommage est prévue. Elles ont aussi laissé notre pays exsangue, non seulement du point de vue social et économique mais aussi du point de vue des valeurs citoyennes.Mais alors que la Transition s’efforce d’assainir ce passif qui lui a été imposé, d’autres travaillent à annihiler ces efforts.


Mes chers compatriotes


La tournure prise par les évènements ces derniers temps, à travers des mouvements de grèves désordonnés, des revendications intempestives, qui n’ont de corporatiste que de nom, des occupations des lieux de travail, des entraves à la liberté de circuler, indique clairement que l’on veut empêcher le Gouvernement de travailler et, à terme, les élections de se dérouler.

Certes, dans une société démocratique, les revendications sont légitimes. Mais elles doivent s’exprimer dans le respect de la loi, afin de ne pas nuire à la liberté des autres. Confondre le droit de grève avec un droit à l’anarchie, le droit de critiquer avec un droit d’injurier ou de diffamer, c’est se méprendre sur le sens profond de la liberté. Pendant que le Gouvernement de Transition s’emploie à rassurer et convaincre les investisseurs de rester ou de venir s’installer dans notre pays, pour le bénéfice de notre jeunesse en quête d’emplois, certains de nos concitoyens ont entrepris de saper ces efforts en installant un climat d’anarchie, comme pour défier ouvertement l’autorité de l’Etat.

La dernière illustration de ces dérives inacceptables est sans conteste celle qui a conduit à la quasi paralysie de l’activité de transport à l’intérieur et aux frontières de notre pays et de l’approvisionnement des centrales thermiques de la SONABEL, avec des dommages incalculables ; ou encore celle qui a conduit à des occupations illégales d’usines de brasserie, à la prise en otage d’un secteur stratégique de notre économie dans le but de satisfaire des revendications égoïstes, dont certaines sont manifestement surréalistes.

Convaincu que le dialogue social est loin d’être l’arme des faibles, le Gouvernement s’est cependant investi à régler honorablement ces récents conflits, notamment en faisant venir Monsieur Pierre Castel, PDG du groupe Castel, avec qui un accord a été trouvé pour le dénouement de la crise à la BRAKINA.
Mes chers compatriotes


Le Gouvernement de Transition, fidèle à la Charte de Transition, continuera de cultiver et d’incarner les valeurs consacrées par ladite Charte, à savoir l’esprit de réconciliation, d’inclusion, de responsabilité, de tolérance et de dialogue, de discipline et de civisme, de solidarité, de fraternité, de consensus et de discernement.

L’obligation de respecter ces valeurs n’incombe pas qu’au seul Gouvernement de la Transition mais également à tous les citoyens soucieux du devenir du Burkina Faso. Ne pas comprendre cela et faire passer les intérêts individuels et corporatistes avant le bien commun, c’est faire le jeu des revanchards qui n’ont pas encore digéré la perte du pouvoir et de ceux qui s’activent à dévoyer l’insurrection populaire.

C’est pourquoi, le Gouvernement appelle au discernement et à la vigilance de tous, afin de contrer ceux qui tentent de greffer à la légitime insurrection de notre Peuple, leurs agendas égoïstes, en instrumentalisant certaines revendications, et en poussant certains de nos compatriotes à la surenchère.
En tout état de cause, c’est avec fermeté et responsabilité qu’il s’opposera désormais à toute tentative de déstabilisation d’où qu’elle vienne.

A tous les travailleurs du secteur privé comme du secteur public embarqués dans de telles aventures, nous lançons un appel patriotique au ressaisissement, à ne pas se laisser abuser par des individus qui les abandonneront dans leur misère s’ils venaient à perdre leur emploi.

Aux organisations de la société civile et aux partis politiques, principaux signataires de la Charte de Transition, aux acteurs politiques appelés à prendre le relais du Gouvernement de Transition, nous lançons également un appel à s’investir dans l’éducation citoyenne.

Refuser de s’impliquer ici et maintenant aux côtés du Gouvernement de Transition dans le travail d’information, d’éducation et de sensibilisation de leurs militants et sympathisants sur le sens de la transition actuelle, sur ce qu’elle peut offrir et sur ce qu’elle ne peut pas offrir dans le délai imparti par la Charte de transition, c’est paver la route vers un Burkina post-transition ingouvernable.

Quoi qu’il advienne, le Gouvernement de la Transition poursuivra sa mission essentielle qui est l’organisation des prochaines élections, avec pour principale boussole la Constitution et la Charte de la Transition, ainsi que les droits et devoirs qu’elles nous imposent à tous.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso. Je vous remercie.

Source:La Direction de la communication du Premier ministère.


 

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