Point de vue
Quelque deux semaines après les passes d’armes qu’il y a eues entre le secrétaire général du Syndicat national des agents des finances M. Mohamed Savadogo et la ministre déléguée chargée du Budget Mme Amina Billa/Bambara d’une part et d’autre part les appels de nombre de médias à plus de tempérance du côté du SYNAFI, il peut paraître inopportun de revenir sur le sujet dans la mesure où cela peut ressembler à une façon de remuer le couteau dans la plaie qui semble se cicatriser. Toutefois si nous avons décidé de revenir sur la question, c’est qu’une plaie qui est en train de se cicatriser a toujours besoin de pansement.
La problématique de la justesse ou non des divers agents du MEF ayant déjà été largement abordée par les protagonistes et les médias, nous ne jugeons guère nécessaire de continuer à alimenter le débat à ce niveau. Notre but, c’est simplement de dire que si le SYNAFI est dans son rôle en défendant becs et ongles les intérêts matériels et moraux de ses membres, il y a lieu d’intégrer dans son appréciation des éléments le fait que :
Le gouvernement, si on s’en tient aux informations publiées dans les organes d’information, à travers la ministre Billa/Bambara n’a jamais refusé de recevoir et d’examiner les revendications du syndicat. Le dernier communiqué de l’exécutif dans lequel il appelait, entre autres, les acteurs à la tempérance en est l’expression officielle ;
La transition vit des moments particulièrement difficiles, écartelée qu’elle est entre l’organisation des élections, la collecte des ressources financières pour le financement desdites élections, la gestion quotidienne de l’Etat, les questions liées aux dossiers judiciaires, etc. ;
S’il est vrai que les préoccupations des agents du ministère de l’Economie et des Finances ne sont pas à négliger, il reste tout de même qu’elles ne sont pas à comparer avec celles que nous venons d’évoquer plus haut ;
Du fait de l’opération billetage, beaucoup de fonctionnaires (et non des moindres) dont les salaires devaient être corrigés (avancement ; réintégration à la Fonction à la suite d’un stage, d’un détachement ou d’une disponibilité ; nomination en Conseil des ministres…) attendent patiemment fin août-début septembre pour entreprendre les démarches sans être certains qu’en fin septembre, ils ressentiront cela concrètement sur leurs bulletins de paie. Pour autant, les voyez-vous en train de jeter l’anathème sur qui que ce soit.
Les autorités de la Transition n’ont certainement aucun intérêt à refuser de payer aux personnels concernés les avantages dont ils bénéficient mais à l’instar de beaucoup d’autres dossiers, la réflexion mérite d’être menée, ne serait-ce que dans la forme, au regard des attentes nombreuses des populations et des plaintes et complaintes des autres fonctionnaires.
Mimtiri OUEDRAOGO