Commentaire
Plus de six mois après la publication du rapport Sarr-Savoy sur la restitution des œuvres d’art africaines en France, où en est-on ? Des actes concrets commencent à être posés, en France comme en Afrique. En visite à Dakar, le Belge Guido Gryseels, directeur de l’AfricaMuseum à Bruxelles, approuve la restitution de certains objets symboliques et affirme « envisageable » l’ouverture de l’inventaire massif de son institution, 180 000 pièces, aux musées nationaux africains.
La restitution des objets d’art africains détenus par de grands musées des anciennes métropoles coloniales est devenue une patate chaude, depuis la publication du rapport de Felwine Sarr et Bénédicte Savoy en octobre. Et ce, bien au-delà du cas de la France et des 90 000 pièces acquises durant la colonisation, sur lesquelles porte le rapport.
Alors que l’Allemagne et les Pays-Bas affichent une longueur d’avance, en s’organisant pour restituer des pièces – parfois sans conditions –, à Londres et Bruxelles, la question prête à débats. Faut-il des restitutions temporaires, des prêts aux musées africains, digitaliser les archives, ouvrir les inventaires des musées d’Europe pour que les musées africains y voient plus clair dans leur propre patrimoine ?
Il convient de rappeler un fait historique.La quasi totalité des œuvres d’art africain ont été échangées contre des pacotilles par les colonisateurs avec la complicité de chefs traditionnels.Certains objets d’art ont aussi été vendus à des touristes occidentaux.Un cas a même défrayé la chronique au Burkina à tel point que les autorités en charge de la culture ont entrepris des démarches pour le retour de la statuette de la fécondité.
Laborpresse.net 13 Juillet 2020