Billet
Le Mogho Naba Baongho,aura son nom gravé dans l’histoire du Burkina Faso comme le chef traditionnel très influent et écouté qui est resté au centre des médiations politiques sous la IVè république burkinabè.
Sous le règne de l’ex-président Blaise Compaoré,Sa Majesté le Mogho Naba Baongho a été très souvent consulté pour des conseils et médiations de crises politiques. Si cela se faisait généralement de façon discrète sous le président Compaoré,avec le régime de transition(novembre 2014 –novembre 2015),les irruptions des acteurs politiques dans la cour royale ont atteint le paroxysme et frisaient une sorte d’abus de confiance par des politiques mus par des intérêts électoralistes au dépend de l’audience de la chefferie sur des populations. On a l’impression que des responsables de partis et candidats à la présidentielle 2015, par leurs visites diplomatiques incessantes de courtoisie au Mogho Naba, recherchent un adoubement, une onction magique pour être le candidat de choix de sa majesté. Mais très intelligent et diplomate, le Mogho Naba reçoit ses visiteurs politisés en leur prêchant le message de paix et de tolérance pour le développement du Burkina Faso. On constate même une rivalité à laquelle se livrent à ciel ouvert et par médias interposés, des politiciens pour ravir le maximum de chefs traditionnels (bonnets rouges) et chaque meeting politique est une opportunité pour placer aux premiers rangs, ces bonnets rouges comme une sorte de potion magique pour la conquête de l’électorat. Cependant, le trop plein de bonnets rougeâtres dans des meetings n’a pas empêché une débâcle électorale de certains partis dans des circonscriptions électorales très convoitées. Si le Mogho Naba est populaire et très écouté sur la scène nationale au Burkina, cela n’est pas le cas pour tous les chefs subalternes de villages, dont certains voudraient être plus royalistes que le roi. Quelques uns d’entre eux se laissent manipuler par des politiciens au détriment du respect et de la crédibilité de la chefferie coutumière. Heureusement qu’il se trouve toujours des chefs, qui disent que respect et honneur doivent rester à la chefferie traditionnelle, garante légendaire de la cohésion sociale. C’est ainsi que les chefs traditionnels se sont abstenus de désigner un candidat pour la présidence de la transition en novembre 2014 afin de jouer leur rôle de conseil et de médiation avec impartialité.
Par conséquent, le Mogho Naba Baongho se retrouve dans une position de prédilection où il fait naturellement office d’un super président du Faso(un Faso Naba) où toutes les sommités de la république(Chef de l’Etat, Premier ministre, ministres, chefs militaires, responsables politiques etc…) accourent vers son palais pour conseil ,médiation et protection. Mais le Mogho Naba et tous les chefs mossis féodaux qui ont les dents rouillées par la noix de cola et coca-cola périmée, savent qu’ils sont et demeurent des esclaves de leurs chefs et parents à plaisanterie samos. Foi d’un rédacteur, parent à plaisanterie des mossis.
Jean KY
Agence de Presse Labor 16 mars 2015