Dans le cadre de ses tournées d’échanges, le Hcrun était le 15 juillet 2020 dans les locaux du siège de la Confédération paysanne du Faso ( CPF).
L’ambassadeur Léandre Bassolé et sa délégation étaient visiblement touchés par l’exposé de Bassiaka Dao, président de la CPF et de ses collaborateurs . La CPF , c’est 86% de la population du Burkina agricole. Et Bassiaka Dao de s’écrier : » Comment peut-on parler de cohésion sociale si on ignore 86% de la population? « . Et d’ajouter: » On humilie les gens, on fait des privilégiés, on ne sanctionne pas . Il y a trop d’inégalités dans ce pays. On n’est pas écoutés ni associés. Aujourd’hui, l’élite n’a pas le droit de s’excuser. Il y a ceux qui agissent et il y a ceux qui subissent. Peut-il y avoir cohésion dans une telle ambition ? » s’interroge-t-il
Comme on peut l’imaginer, c’ est sans langue de bois que ces échanges entre le HCRUN et la CPF ont eu lieu.
Si les Paysans reconnaissent le bien-fondé de l’existence du Hcrun et de la hardiesse de sa tâche, ils recommandent que les gouvernants mettent fin au favoritisme, qu’ils recadrent la justice et exigent la redevabilité au niveau des élus, car affirme la CPF , « la redevabilité est très importante dans la recherche de la cohésion sociale ».
Devant une délégation du Hcrun très attentionnée, la CPF prévient que la prochaine révolution pourrait venir du monde paysan si chacun ne se remet pas en cause, si les 86% de la population continuent d’être » royalement ignorés « .
Le vice président de la CPF a résumé la position de son organisation en rappelant qu’ » on ne peut pas faire de la réconciliation avec des frustrés. Nous sommes frustrés. Nous demandons au Hcrun de continuer à interpeller le pouvoir exécutif « , souhate-t-il.
Malgré ce sentiment exprimé, la CPF s’est dite prête à adhérer à la démarche du Hcrun afin que la paix et la réconciliation reviennent dans le pays.
Les femmes ont également souligné la nécessité de prendre en compte la situation de la femme rurale dans la crise sécuritaire , car il n’y a plus de production encore moins de transformation.
Le président du Hcrun a traduit ses sentiments de satisfaction face à la franchise qui a entouré ces 3h d’échanges. Il a redit toute la détermination du Hcrun à œuvrer pour que les Burkinabè se reparlent à nouveau ,car , dit-il « la réconciliation est une obligation .
La démarche de rencontrer la CPF a été unanimement saluée par les représentants de la CPF venus de Bobo Dioulasso, de Dedougou, de Dori et de Ziniaré. Ils ont confié que c’est la première fois que la CPF reçoit une délégation d’une telle importance.
Source: HCRUN
Bassiaka Dao, président de la CPF( à gauche) et Léandre Bassolé,président du HCRUN.
03 Août 2020