EDITORIAL
Au 21è siècle,il ne sied plus que les Etats à travers le monde,confinent leurs relations diplomatiques dans la logique archaïque de la guerre froide, qui privilégiait les affinités idéologiques entre marxistes et capitalistes.Avec la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989,le monde est devenu un village planétaire, avec une nouvelle idéologie qui ne dit pas son nom,la mondialisation où tous les pays sont libres de nouer des relations diplomatiques avec tout Etat, en fonction des leurs intérêts réciproques.Les barrières idéologiques traditionnelles s’ effritent graduellement et les pays colonisateurs perdent de plus en plus ,leur influence dominatrice sur les Etats qu’ils ont colonisés.Cette réalité devrait guider les pays confrontés à la sécession à transcender leur ego dans le choix des relations diplomatiques.En effet,des pays comme les deux Chines(Chine populaire et Taiwan) ,ont longtemps entretenu une rivalité fébrile ,qui amène l’une ou l’autre de ces Chines ,à ne pas nouer de relations diplomatiques simultanément avec un même pays.La logique était qu’on ne pouvait pas être ami des 2 Chines rivales.Ainsi,le Burkina Faso qui avait noué des relations diplomatiques avec Taiwan en 1994,avait ainsi cessé la coopération avec la Chine de Pékin.A l’époque,ce choix du Burkina avait été caricaturé par un concept de diplomatie du dollar pour le Burkina.Même si officiellement,le gouvernement burkinabè tentait d’expliquer son orientation pour le concept de diplomatie du développement,le quolibet diplomatie du dollar avait pris de l’ascendant sur les motifs de la volte-face opérée au détriment de Pékin qui a été un allié privilégie du Burkina sous la période révolutionnaire avec le président Thomas Sankara.
De nos jours en 2018,des lobbies politico-économiques tentent d’inciter un rapprochement entre le Burkina et la Chine populaire réputée pour la réalisation de grands ouvrages de qualité.A ce sujet,il est temps d’abandonner la logique désuète qui n’admet pas qu’un pays noue concomitamment des relations diplomatiques avec les deux Chines.Le Burkina Faso devrait œuvrer pour ne pas rompre ses relations diplomatiques avec Taiwan au cas où il aurait également la volonté de coopérer avec Pékin.Rompre avec Taiwan,serait le summum de l’ingratitude au regard des aides considérables que ce pays a apportées au Burkina ,24 ans durant.Les deux Chines aussi, devraient accepter de coopérer avec des pays en commun.Le Maroc qui avait suspendu sa coopération avec l’Union Africaine (U.A),à cause de l’acceptation de la République Sahraoui Démocratique(R.S.D) au sein de l’Union,ne tolérait pas la position sécessionniste de la R.S.D ,qu’il considère comme une portion du territoire marocain. Par la suite,les positions du Maroc se sont assouplies sous le règne du Roi Mohamed VI,surtout à partir des 5 dernières années où le Maroc participe aux sommets de l’Union. A dans l’attente que le différend territorial qui l’oppose à la R.S.D soit définitivement résolu par l’ONU.
Par conséquent ,la guéguerre diplomatique sur la coopération des pays avec les 2 Chines,ne devrait plus avoir droit de cité.Il faudrait abandonner la logique haineuse qui consiste à penser systématiquement, que l’ami de mon ami est mon ami et l’ennemi de mon ami est mon ennemi.Cette mentalité est nocive pour la culture démocratique et le respect des libertés individuelles et collectives.L’acceptation de la différence est un facteur indispensable au plein exercice de la démocratie et de la paix à travers le monde.Une leçon dont le rappel est important pour tous .
Laborpresse
23 Mai 2018 Laborpresse.net