En Afrique du sud, le niveau d’alerte restera inchangé, malgré la mise en garde des Etats-Unis et de la Grande Bretagne contre des risques d’attentats dans le pays. Le week-end du 4 et 5 juin, les Etats-Unis ont averti leurs ressortissants d’un risque imminent d’attaques terroristes par des islamistes, conseillant d’éviter les centres commerciaux de luxe à Johannesburg et au Cap. Une mise en garde réitéré par Londres.
Pour les autorités sud-africaines, il n’y a pas de danger immédiat. « Nous restons un pays démocratique fort et stable », a assuré le ministère de la Sécurité, ajoutant que ses services étaient en liaison avec les Américains.
Contrairement à d’autres pays du continent, l’Afrique du Sud a jusqu’à présent échappé aux attentats islamistes. Selon Ryan Cummings, de l’institut Signal risk, l’Afrique du Sud a une politique suffisamment neutre pour ne pas être une cible.
« Actuellement, nous ne participons à aucune opération anti-insurrectionnelle ou anti-terroriste contre des réseaux transnationaux comme al-Qaïda ou l’organisation Etat islamique, explique-t-il. Nous ne participons même pas à des opérations continentales contre Boko Haram ou Aqmi, donc nous avons une politique étrangère très neutre, mais également une politique nationale très tolérante envers de nombreux groupes présents dans le pays. »
Groupes radicaux sud-africains
Mais selon plusieurs experts, l’Afrique du Sud ne doit pas pour autant ignorer ce genre de menace. D’autant plus que des groupes radicaux sont présents en Afrique du Sud, selon Jasmine Opperman, du Consortium recherche et analyse du terrorisme :
« En terme de recrutement, nous voyons une présence de l’organisation Etat islamique avec des recruteurs ici en Afrique du Sud qui sont actifs, et qui essayent de convaincre des Sud-Africains de soutenir leur idéologie. Et puis l’Afrique du Sud est également utilisée comme refuge, quand la pression dans les zones de guerre devient trop forte et que les combattants ont besoin de sortir. Mais l’Afrique du Sud n’est pas en soit une cible. »
Selon Mme Opperman, entre 20 et 50 Sud-Africains auraient rejoint les rangs du groupe Etat islamique ces derniers mois.
Source: rfi.fr