Vingt-quatre civils maliens et burkinabè, dont des femmes et des enfants, ont péri jeudi 25 janvier 2018 dans l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule près de la ville de Boni, entre Mopti et Gao, dans le centre du Mali.
Le chauffeur du véhicule qui a sauté sur la mine connaît bien le trajet. Il conduit quasiment une fois par semaine depuis la Burkina Faso voisin des forains à la foire hebdomadaire de Boni.
Tôt le jeudi, à quelques kilomètres de la localité malienne, le véhicule saute sur une mine. L’explosion le coupe en deux et réduit le 4X4 en petits morceaux. Le spectacle, selon les témoins, est insoutenable. Des corps sont déchiquetés. Un premier bilan fait état de 13 morts, mais en reconstituant les corps, on atteint le chiffre de 24. Aucun occupant du véhicule n’a survécu.
Quatre nourrissons et leurs mères figurent parmi les victimes. Il y a aussi sept membres d’une même famille. Ils ont été enterrés dans une fosse commune à Boni. Si le conducteur et trois autres passagers sont originaires du Burkina, tous les autres sont originaires de Boni. La localité est plongée dans le deuil.
« Tout le monde est en deuil »
Les accidents de mine sont fréquents dans la zone mais touchent généralement les forces armées et pas la population. Aujourd’hui les gens ont peur de prendre la route mais ils n’ont pas le choix explique le sous-préfet de Boni. « Chacun a peur de sortir maintenant, déplore-t-il. Mais les gens ne peuvent pas rester, ils sont obligés de voyager. S’ils ne voyagent pas, ils ne peuvent pas vivre. C’est des commerçants… Mais avec ce problème, c’est autre chose. »
« Tout le monde est en deuil. On ne peut même pas parler avec quelqu’un. Quand il y a mort d’homme, ça ne va pas du tout », se désole le sous-préfet.
Source:rfi.fr
26 janvier 2018