Les Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime iranien, ont annoncé avoir tiré le 18 juin 2017 une série de missiles depuis l’ouest de l’Iran contre «des bases de terroristes» dans la région de Deir Ezzor en Syrie, contrôlée essentiellement par le groupe Etat islamique (EI).
Voilà une trentaine d’années, depuis la guerre Iran-Irak, que Téhéran n’avait pas bombardé un pays étranger. Au total six missiles de précision Zolfaqar ont été tirés contre des bases de commandement et de regroupement du groupe Etat islamique dans la région de Deir Ezzor, dans l’est de la Syrie, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. Ces missiles ont été tirés depuis l’ouest de l’Iran. La télévision iranienne a montré des images des missiles qui ont dû parcourir 650 kilomètres en survolant le territoire irakien.
C’est la première fois que l’Iran utilise des missiles moyenne portée pour frapper des sites jihadistes en Syrie. Selon la télévision iranienne, les missiles ont dû parcourir 650 kilomètres avant d’atteindre leurs cibles dans l’est de la Syrie, aux mains du groupe Etat islamique (EI).
Des tirs en représailles aux attentats de Téhéran
Ces tirs de missiles sur la Syrie sont intervenus en « représailles » aux attentats perpétrés le 7 juin contre le Parlement et le mausolée de l’imam Khomeiny à Téhéran, qui ont fait dix-sept morts et ont été revendiqués par le groupe Etat islamique.
L’Iran est engagé en Irak et en Syrie aux côtés des gouvernements de ces deux pays pour y combattre des groupes rebelles et jihadistes, dont l’EI. Mais c’est la première fois que des missiles sont tirés depuis le territoire iranien contre les groupes jihadistes en Syrie.
« Dans cette opération, des missiles de moyenne portée ont été tirés depuis les provinces de Kermanshah et du Kurdistan. Un grand nombre de terroristes ont été tués et leurs équipements et armes détruits », affirment les Gardiens de la révolution dans un communiqué.
L’attaque visait « la base de commandement et de regroupement des terroristes à Deir Ezzor dans l’est de la Syrie », poursuit le communiqué. Après le double attentat de Téhéran, les Gardiens avaient affirmé qu’ils « vengeraient le sang versé des innocents ».
Tension avec l’Arabie saoudite
Quelques heures avant les tirs de missiles, le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait promis que l’Iran allait « infliger une gifle à ses ennemis, devant les familles des martyrs » notamment ceux tués en Syrie et en Irak.
Dans leur communiqué, les Gardiens de la révolution ont lancé une mise en garde aux « terroristes et leurs protecteurs dans la région et hors de la région ». « En cas de répétition de ces attaques sataniques contre le peuple iranien, ils devront s’attendre à la colère révolutionnaire et les flammes de la vengeance », préviennent-ils.
Ces tirs interviennent également en pleine tension avec l’Arabie Saoudite, mais aussi deux jours après le vote de nouvelles sanctions par le Sénat américain qui visent particulièrement le programme balistique de l’Iran et sa politique dans la région, en particulier en Irak et en Syrie. Les autorités iraniennes accusent l’Arabie saoudite, mais aussi les Etats-Unis d’être derrière les actions terroristes contre l’Iran.
Source:rfi.fr
20 Juin 2017