La légende du football George Weah est devenue président du Liberia lundi 22 janvier 2018 en prêtant serment devant une foule en liesse à Monrovia. Le nouveau chef de l’Etat a placé son mandat sous le signe de la lutte contre la corruption et de l’ouverture au secteur privé. Le président Weah a même profité de son discours d’investiture pour tendre la main aux investisseurs.
C’est une investiture historique, la première fois qu’un chef d’État démocratiquement élu cède sa place à un autre depuis les années 1940. Mais le discours d’investiture de George Weah laisse penser qu’en matière économique il fera appel à de vieilles recettes, qui n’ont pas toujours fait leurs preuves.
Le nouveau président a insisté sur le rôle du secteur privé, soulignant que son gouvernement supprimerait les tracasseries administratives qui freinent la création des entreprises.
« Nous voulons qu’on parle de nous comme d’un gouvernement favorable au secteur privé. Nous voulons faire tout en notre pouvoir pour créer un environnement favorable aux investisseurs transparents et de bonne foi. Nous allons nous débarasser de réglementations administratives superflues qui tendent à freiner la création d’entreprises rentables. Alors que nous ouvrons nos portes à l’investissement direct étranger, nous gardons à l’esprit l’importance d’empêcher la marginalisation des entreprises libériennes. Nous ne pouvons nous contenter d’être les spectateurs de notre propre économie. »
Ça ne sera peut-être pas si simple. Au cours des dernières années, la majorité de la population a peu bénéficié de la croissance économique, qui est pourtant réelle puisque le PIB progressait de 7,5%, bon an, mal an, avant l’épidémie d’Ebola.
Le Liberia est, malgré tout, resté l’un des pays les plus mal en point au monde, si on se fie à l’indice de développement humain des Nations unies. Le président Weah a expliqué lundi qu’il ferait de la lutte contre la corruption une de ses priorités. Il a insinué que les fonctionnaires seraient augmentés parce qu’ils méritent, dit-il, un salaire décent.
Reste à voir comment le nouveau président pourra augmenter les salaires des infirmières, médecins et enseignants si les finances publiques libériennes restent en priorité tributaires d’aléatoires rentes minières et forestières.
Source:rfi.fr
24 janvier 2018