Brève
L’ex-ministre de la l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, Dr Jérôme Bougma a été interpellé la semaine dernière par la gendarmerie à Ouagadougou. Les faits qui lui étaient reprochés portaient sur des accusations présumées de fautes de gestion de marchés publics et de la question de réquisition de l’hôtel Indépendance pour des députés dans l’optique du vote de la modification de la constitution. L’accusé après avoir été présenté au procureur du Faso dans la matinée du lundi 13 avril 2015 a été relaxé. Il est le deuxième ministre du régime Compaoré arrêté et libéré après le précèdent Jean Bertin Ouédraogo accusé aussi de présomption de malversations sur des marchés publics. Pour l’instant, Salif Lamoussa Kaboré est le seul ex-ministre arrêté et déféré à la Maison d’Arrêt et de Correction de Ouagadougou(MACO) pour des faits présumés de malversations. La série d’arrestations mise en branle par le gouvernement de transition bien que généralement saluée par une grande partie de l’opinion publique burkinabè, commence à susciter des interrogations car, elle semble se limiter essentiellement à des partisans du dernier gouvernement déchu du régime Compaoré. Cela donne l’impression d’un règlement de comptes politiques en lieu et place d’une justice véritable pour les délits, crimes économiques et de sang dont le peuple burkinabè attend des suites judiciaires adéquates.
L’ex- chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré exhorte le gouvernement à s’entourer du maximum de garantie juridique dans les interpellations pour éviter le sentiment d’une justice sélective. Le gouvernement qui a rencontré le corps diplomatique le 13 avril 2015 pour s’expliquer sur le nouveau code électoral qui divise et les arrestations, a bel et bien constaté le scepticisme du monde diplomatique sur certains points. En effet, l’ambassadeur des USA, Tulinabo Mushangui a fait savoir que la liste des personnes interpellées laissait croire qu’il y a anguille sous roche. Cela semble sonner le réveil pour un ambassadeur qui n’avait pas su toujours garder une distance prudente avec certains acteurs politiques burkinabè tombeurs du régime Compaoré qui veulent jouer aux saints alors qu’ils font partie des auteurs des problèmes démocratiques et économiques auxquels le Burkina est aujourd’hui confronté.
Agence de Presse Labor 13 avril 2015