Editorial
Le suspense pour la suite à donner aux candidatures contestées aux élections législatives du 11 Octobre 2015 est terminé. En effet, le Conseil Constitutionnel a rendu dans la soirée du mardi 25 Août 2015, sa décision finale sur les recours en annulation de certaines candidatures. Ainsi, les candidatures d’anciens ministres et parlementaires du régime déchu du président Compaoré sont frappées d’inéligibilité conformément au code électoral contesté du 7 avril 2015.Ce code exclue la participation aux prochaines élections (législatives et présidentielles du 11 Octobre 2015 et municipales du 31 janvier 2016), de dignitaires et toute personne proche de l’ex-majorité accusés d’avoir soutenu la révision de la constitution ayant conduit à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.L’ex parti majoritaire ,le Congrès pour la Démocratie et le Progrès(CDP) est la grande victime de ces invalidations de candidatures avec celle du président du parti, Eddie Komboîgo ,candidat aux législatives. Si cette logique est maintenue au Conseil Constitutionnel, cela induirait aussi une invalidation des candidats à la présidentielle issus des rangs de l’ex-majorité. La publication de la liste provisoire des candidats à la présidentielle 2015 qui est attendue le 29 Août 2015 pourrait se solder par l’invalidation de 5 à 7 candidatures sur les 22 reçues par le Conseil Constitutionnel. Le Burkina Faso, se retrouve encore à un tournant politique délicat où le pays est bipolarisé essentiellement entre partisans de l’exclusion électorale et ceux qui s’y opposent. Que va-t-il donc se passer ? Les candidats recalés vont-ils accepter de se faire remplacer par d’autres éligibles où vont-ils s’engager dans une logique de bras de fer ?
Les acteurs de la scène politique nationale (pro et anti –exclusion confondus) devraient savoir raison garder pour mettre les paisibles populations du Burkina à l’abri de leurs règlements de comptes sempiternels et égocentriques nauséabonds. Les postes électifs ne sont pas les uniques fonctions pour survivre et apporter sa pierre au développement national. Ils devront tous comprendre qu’aucun d’eux n’est éternel et que le pays continuera d’exister après eux comme il l’a été avant eux.
Agence de Presse Labor 25 Août 2015
Extrait de la décision du Conseil constitutionnel
Article 1″ : le recours de monsieur DABIRE Ambaterdomon Angelin est recevable.
Article 2 : les candidats dont les noms suivent sont déclarés inéligibles aux Elections législatives du 11 octobre 2015 :
COULIBALY Toussaint Abel,
DICKO Amadou Diemdioda,
TAPSOBA Achille
Marie Joseph,
BOUDA Boubacar,
POODA Anicet,
DERME Salam,
SEGDA Bila Gérard,
TRAORE NIGNAN/YAGO Pauline,
YAGO Aboubakar Alpha,
KARFO Kapouné,
KAGONE Hamadé,
THIOMBIANO Michel,
SANNOU Boubakar,
DALA Jean-Baptiste,
KONE Léonce Siméon Martin,
SOURWEMA NoëI,
SAWADOGO Zambendé Théodore,
ZOMA Jérôme,
DAYAMBA Dahanli,
TRAORE Djingri,
ONADJA Kanfido,
TRAORE Lacomi Lorcendy,
KOMBOIGO Wend-Venem Eddie Constance Hyacinthe,
DABIRE Naba,
DIENDERE/DIALLO Fatoumata,
KYEMTORE/KAMBOU Yéri Adèle,
OUEDRAOGO Catherine,
OUEDRAOGO Gilbert de Bonne Espérance,
ZONGO Ouango Sylvain,
SAVADOGO Yacouba,
KABORE Pate,
BAMOGO Lallo dit Hamado,
YAGUIBOU Bouba,
LANKOANDE Folga Ildevert,
BELEM Sidiki,
OUEDRAOGO Boureima,
OUEDRAOGO Rasmané,
MAIGA Issaka Boukary,
DICKO Mamoudou Hama,
DOUAMBA Benjamine,
OUATTARA Sita,
DABILGOU Timbindi Vincent.
Article 3 : La présente décision sera affichée au greffe du Conseil constitutionnel, notifiée à monsieur DABIRE Ambaterdomon Angelin, aux défendeurs, à la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et publiée au Journal officiel du Burkina Faso.
Ainsi délibéré par le Conseil constitutionnel en sa séance du 24 août 2015.