Mardi matin 20 février, l’Organisation de coopération et de développement (OCDE) présentait un rapport sur le commerce illicite en Afrique de l’Ouest. Chaque année, trafic, corruption et autre évasion fiscale feraient perdre quelque 50 milliards de dollars à l’Afrique. Des flux financiers qui fragilisent donc les Etats et entravent leur développement selon les experts de l’OCDE. L’Afrique de l’Ouest est particulièrement menacée par le phénomène.
Les experts de l’ONU et l’OCDE, le « club des pays riches », estiment que les flux financiers illicites fragilisent les états et font perdre environ 50 milliards de dollars à l’Afrique chaque année. L’OCDE publie aujourd’hui une radioscopie du commerce illicite en Afrique de l’Ouest, la région africaine la plus menacée par ces trafics.
Ces trafics génèrent des sommes considérables qui souvent vont s’investir à l’étranger. Ils contribuent à affaiblir l’économie, mais aussi les Etats, et à fragiliser les institutions et à détruire les écosystèmes, si l’on pense par exemple au trafic de bois.
Comprendre les mécanismes de cette économie criminelle
Les combattre permet d’améliorer la vie des populations. Mais pour combattre cette économie criminelle, encore faut-il en comprendre les mécanismes. C’est ce que propose l’OCDE qui répertorie treize types d’économies criminelles en Afrique de l’Ouest. On peut citer les trafics de migrants, de pétrole, de drogue, mais aussi la contrefaçon de médicaments par exemple qui prend des proportions inquiétantes en Afrique de l’Ouest.
Ainsi dans la région, 60% de la valeur marchande des médicaments provient de produits contrefaits ou de mauvaise qualité. Par exemple au Ghana et au Nigeria, les deux tiers des médicaments consommés ne passent pas les tests de qualité. Le problème est particulièrement grave pour les antipaludéens, un tiers d’entre eux ne sont pas efficaces. Le trafic d’antipaludéens contrefaits pèse 400 millions de dollars en Afrique de l’Ouest. C’est un véritable problème de santé publique et donc une question de développement.
Source:rfi.fr
21 Février 2018