Emmanuel Macron aux côtés de François Hollande lors des commémorations du 8-Mai à Paris. REUTERS/Francois Mori

La nouvelle politique de défense du président Macron

Le nouveau chef des armées va devoir faire face à plusieurs défis sur les questions de défense avec au cœur de celle-ci la problématique du terrorisme. Emmanuel Macron fait de la lutte contre l’organisation Etat islamique la pierre angulaire de sa future politique de défense qui, dans les grandes lignes, suit la trajectoire de celle de François Hollande.

La lutte contre le terrorisme reste une priorité

« Dans la lutte contre le terrorisme, la France sera au premier rang, sur le territoire national, comme à l’étranger » a affirmé Emmanuel Macron. Les opérations actuelles, Chammal au Moyen-Orient, Barkhane au Sahel seront maintenues. Plusieurs milliers d’hommes au total.

Le nouveau président s’est rendu en Jordanie discrètement alors qu’il était candidat, il devrait assez rapidement rencontrer les soldats de Barkhane en Afrique. Le nouveau chef des armées devra aussi rapidement s’entendre avec l’administration Trump concernant la situation à Raqqa en Syrie, ville où sont retranchés de nombreux Français jihadistes.

L’opération Sentinelle doit s’adapter

Comme l’a voulu le président Hollande après les attaques de 2015, l’opération Sentinelle mobilise en permanence 7 000 soldats en France (jusqu’à 10 000 hommes en cas d’urgence). Depuis 2015, par huit fois les soldats de Sentinelle ont été pris pour cibles, particulièrement lors d’attaques au couteau.

Ces soldats dissuadent-ils ? Protègent-ils ou sont-ils des cibles toutes désignées ? Si plus de 90% des patrouilles sont mobiles, réduisant la vulnérabilité des soldats, reste que la question de la pertinence de l’opération à long terme se pose. Sentinelle aura coûté plusieurs milliards d’ici la fin de la loi de programmation militaire en 2019.

L’Etat d’urgence sera maintenu

Cette mesure d’exception donnant des pouvoirs élargis aux autorités administratives pourrait-être prolongée. Décidée après les attaques du 13 novembre 2015 et reconduite à plusieurs reprises, elle doit encore couvrir la période des législatives.

Une force dédiée à la lutte contre l’Etat islamique mise sur pied

Dans les mois qui viennent, Emmanuel Macron entend créer un état-major permanent des opérations de sécurité intérieure, de renseignement et de lutte contre le terrorisme, ainsi que d’une cellule spéciale du renseignement dédiée à l’EI.

L’objectif est de fluidifier le dialogue entre les différentes agences et la justice, d’améliorer l’échange de données et de guetter ce que les militaires appellent « les signaux faibles » afin de ne pas intervenir seulement en réaction à un évènement terroriste, mais d’être aussi capable de prévenir les attentats de manière proactive. A ce jour, des dizaines d’attaques, dont certaines très sérieuses, ont été déjouées depuis 2015.

Une coopération européenne renforcée

Emmanuel Macron souhaite faire émerger une véritable autonomie stratégique européenne. Cela implique des partenariats renforcés avec certains pays de l’UE. Une démarche enclenchée par l’équipe de François Hollande, particulièrement avec l’Allemagne après le Brexit. Durant la compagne, l’idée d’un conseil de sécurité européen a été évoquée ainsi que la mise en place d’un état-major de planification et de suivi des opérations européennes.

Vers une révision stratégique

La France va devoir se lancer dans une « révision stratégique », le chef d’état-major des armées l’appelle de ses vœux. Il ne s’agira peut-être pas d’écrire un nouveau livre blanc sur la Défense et la sécurité – processus long et fastidieux – mais d’une étude précise afin de mettre l’outil de défense en phase avec les menaces apparues récemment, comme les attentats de masse, et les menaces dites « cybers » déjà abordées en 2013, mais qui deviennent de plus en plus prégnantes. Attaques informatiques à des fins de sabotages, de vols de données, ou risques d’ingérences étrangères et de déstabilisations.

Faire quoi, avec quels moyens : la bataille du budget

Les budgets destinés à la défense augmentent partout dans le monde, mais de manière beaucoup moins marquée en Europe occidentale. Le budget est déjà remonté un peu sous François Hollande. En France, le chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers avait lancé un appel en décembre dernier pour un budget à 2 % du produit intérieur brut, dès 2022.

Emmanuel Macron durant la campagne a proposé 2% en 2025 (soit 50 milliards d’euros de fonds défense hors pension selon son équipe de campagne). Sur les effectifs, la Force opérationnelle terrestre (FOT) qui constitue le réservoir de forces disponibles dans l’armée de terre est déjà remontée à 77 000 hommes en début d’année sous l’impulsion de l’équipe Hollande. Emmanuel Macron veut recruter 10 000 policiers et gendarmes d’ici 2022.

Source:rfi.fr

10 Mai 2017

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