Pour amadouer Trump, la Chine s’apprête à importer davantage de coton américain. Le commerce de la fibre blanche se porte mieux, ce qui propulse les cours du coton à leur plus haut niveau depuis quatre ans.
La livre de coton a franchi le seuil des 90 cents de dollars depuis la fin du mois de mai 2018. Et la perspective de voir la Chine ouvrir davantage ses frontières aux balles de coton américaines y est pour beaucoup. C’est une des concessions récentes de Pékin à Washington, pour calmer leur guerre commerciale : acheter plus de produits agricoles en provenance des États-Unis.
La Chine a vidé ses stocks de moitié en quatre ans
Or le coton est le troisième produit d’exportation agricole américain derrière le soja et le cuir. La Chine pourrait donc autoriser très bientôt des contingents d’importation supplémentaires, 500 000 tonnes estiment certains négociants, en plus des 900 000 tonnes que l’Organisation mondiale du commerce impose.
Mais importer plus de coton, ce n’est pas un simple cadeau de Xi Jinping à Donald Trump. La Chine en a besoin. Elle a vidé de moitié ses énormes stocks en quatre ans. Elle les vend d’ailleurs à une vitesse étonnante depuis le début de l’année.
Demande de coton : un nouveau record
Un bon signe pour le commerce international du coton. Près de 9 millions de tonnes devraient être échangées sur la campagne en cours, estime l’Agence américaine de l’Agriculture ( USDA ), ce sont les plus gros tonnages depuis six ans. L’industrie textile se porte bien, la demande de coton devrait progresser de 4% et battre un nouveau record cette année ( près de 27 millions de tonnes ), Bangladesh et Vietnam en tête. La fibre naturelle a d’autant plus la cote que son concurrent le polyester devient cher, puisqu’il est produit à base de pétrole, dont le coût s’est élevé.
Production américaine en baisse malgré l’essor des surfaces
Face à cet appétit de fibre blanche, la production de coton est décevante. En Chine on anticipe une baisse de récolte, à cause des coûts de production devenus trop élevés. Le coup de froid dans le Xinjiang ne fait qu’aggraver les craintes. Déclin également des tonnages attendus cette année en Australie. Même aux États-Unis, où l’on a pourtant planté 20 % de coton supplémentaire pour compenser les mauvais revenus du blé, les records de chaleur au Texas hypothèquent les rendements.
Spéculation déchaînée
Alors les fonds d’investissement parient comme jamais sur la fibre naturelle, une spéculation qui met en ce moment les filateurs qui n’ont pas fixé leur prix dans une situation très difficile.
Source:rfi.fr
12 Juin 2018