Le président de la Banque mondiale a reproché à plusieurs institutions de développement, dont la Banque africaine de développement, d’aggraver le problème de la dette des pays. Des propos qui lui valent une réplique sèche de la BAD.
C’est du jamais vu dans l’univers d’ordinaire policé des institutions financières internationales. David Malpass, le nouveau président de la Banque mondiale, un proche de Donal Trump, s’est lancé publiquement dans une attaque en règle contre ses partenaires.
Le 10 février 2020, lors d’une conférence à Washington, il a reproché à la Banque asiatique de développement, la Banque africaine de développement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement de « prêter trop rapidement et d’aggraver le problème de la dette ».
David Malpass a notamment critiqué l’action de la BAD au Nigeria et en Afrique du Sud, l’appelant à faire preuve « d’une plus grande coordination et à maintenir des normes élevées de transparence ».
La réplique de la Banque africaine de développement ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué elle dénonce des propos « inexacts et infondés… mettant en cause l’intégrité » de l’institution. Chiffres à l’appui, la BAD démontre qu’elle prête à ces deux pays beaucoup moins d’argent que la Banque mondiale.
Elle réfute aussi les accusations de manque de transparence, soulignant qu’elle applique les normes internationales adoptées par la Banque mondiale. La BAD rappelle enfin qu’elle est consciente de la tendance à l’aggravation de la dette mais précise qu’il n’existe pas de risque systémique de surendettement. Les pays africains, précise la BAD, ont besoin de financer leur développement.
Depuis plus d’un an, le FMI et la Banque mondiale s’inquiètent d’un endettement public croissant en Afrique, qui pourrait constituer selon eux, un « nouveau piège de la dette ».
Source: rfi.fr
23 Février 2020