Grève des syndicats du Ministère de l’économie et des finances du Burkina du 21 au 26 mai 2018:réaction et précisions du gouvernement

Déclaration

La coordination des syndicats du Ministère de l’économie et des finances (CS-MEF) annonce une grève du 21 au 26 mai 2018.

Le Gouvernement informe l’opinion nationale, que dans sa volonté de cultiver et de maintenir le dialogue social, il a rencontré les syndicats à plusieurs reprises et à présenter ses réponses à leur plateforme revendicative.

Ces rencontres se sont tenues les 28, 29 et 30 mars 2018 puis le 24 avril 2018 au Ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale et ont connu la présence effective de tous les secrétaires généraux des syndicats membres de la coordination.

La dernière en date, initialement prévue pour le 18 mai 2018 à 9 heures, s’est tenue le 18 mai 2018 à 14 heures pour donner suite à une demande de report d’heure exprimée par la Coordination des syndicats du Ministère de l’économie et des finances (CS-MEF).

Le Gouvernement tient à rappeler que sur les points de la plateforme les réponses apportées aux syndicats sont les suivantes :

  • Sur la reconduction du check off.

Concernant cette revendication, les syndicats demandent au gouvernement de prélever d’office les cotisations des agents à leur reverser quitte pour les non syndiqués à faire les réclamations ultérieures.

Le Gouvernement note qu’il ne s’agit nullement d’une remise en cause du principe du check off consacré par le décret n°2012-525/PRES/PM/MEF/MFPTSS du 26 juin 2012 instituant le prélèvement volontaire à la source des cotisations syndicales des travailleurs des secteurs public et parapublic. Le Gouvernement réaffirme son attachement à la cession volontaire préalable des cotisations des agents publics.

Il s’agit pour le Gouvernement de veiller à ce que le principe de la retenue sur le salaire soit conforme avec la liberté de gestion du patrimoine personnel des agents publics et de s’assurer que le mode opératoire s’exerce conforment aux dispositifs prévus en la matière. A cet effet, une fiche de cession volontaire de revenu a été transmise à l’UAS pour observations et le gouvernement en attend le retour.

  • Sur le carburant

La restauration de la dotation en carburant de fonctionnement aux agents, supprimée par Arrêté n°2017-541/MINEFID/CAB du 26 décembre 2017.

Le Gouvernement réaffirme son engagement à respecter les protocoles d’accord signés et en particulier sur ce point, indique sa disposition à poursuivre l’application intégrale des points d’accord relatifs aux questions de dotation de carburant tels que contenus dans les protocoles d’accord. En conséquence l’arrêté n°2017-541/MINEFID/CAB du 26 décembre 2017 ne peut s’appliquer en l’état et devra être relu.

  • Le relogement des travailleurs du MINEFID dans le bâtiment R+4 du MINEFID.

Prenant en compte l’engagement des travailleurs à réintégrer le bâtiment R+4 du MINEFID, le gouvernement s’engage à les y reloger dans un état fonctionnel au plus tard le 31 décembre 2018.

  • L’arrêt des réformes entreprises au sein du MINEFID sans adhésion des travailleurs

Le Gouvernement réaffirme que les réformes majeures au sein dudit ministère seront conduites dans un processus participatif avec les partenaires sociaux du ministère.

  • La résiliation des contrats de vérification des importations avec les sociétés privées

Le gouvernement s’engage à mettre fin au programme de vérification des importations des marchandises avec la société COTECNA SA conformément aux termes du contrat et dans le respect de ses engagements communautaires.

Toutefois le transfert du contrôle de la vérification des importations se fera conformément à la stratégie inclusive de réappropriation des fonctions externalisées de la DGD.

En ce qui concerne la proposition relative au CCVA le Gouvernement s’engage à évaluer le dispositif mis en place avant toute décision. La partie syndicale sera associée à l’évaluation.

La marche des syndicats le 1er mai 2018 à Ouagadougou.
  • L’adoption de statut sécurisant pour tout le personnel du MINEFID.

Au regard des compléments d’information fournies par le CS-MEF le Gouvernement n’est pas en mesure dans le cadre des présentes négociations de se prononcer sur le contenu à donner à un statut « sécurisant » étant donné qu’un processus qui se veut inclusif est ouvert sur la question de réforme des rémunérations et des avantages complémentaires.

Il invite les partenaires sociaux à s’inscrire dans cette dynamique en suggérant les réformes les mieux adaptées à leur situation.

Le Gouvernement rappelle que les revendications syndicales quelle que soit leur importance, ne sauraient prendre en otage l’ensemble des travailleurs et des producteurs du Burkina Faso.

Il appelle la coordination des syndicats à trouver dans le cadre du dialogue, des solutions qui satisfassent l’intérêt national tout en apportant des réponses aux attentes des syndicats.

Le gouvernement tient à rappeler que les stagiaires et agents du SND n’ont pas le droit de grève et qu’ils ont l’impérieuse obligation de rejoindre leur service pendant la période de grève. Pour organiser la continuité du service public, le gouvernement a procédé à des réquisitions.

En tout état de cause, le Gouvernement invite tous les stagiaires et les personnes réquisitionnées à être présents à leur poste de travail conformément à la règlementation en vigueur.

Les règles encadrant le droit de grève doivent être scrupuleusement respectées et la loi sera appliquée   Le Ministre de la Communication et

des relations avec le Parlement,

Porte-parole du gouvernement

Rémis Fulgance DANDJINOU
Officier de l’ordre national

21 MAI 2018

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