LABORPRESSE.NET
Chronique du Demi-Fou
L’un des aspects présentés parmi les points d’achoppement de la grève sans service minimum du Syndicat National des Travailleurs de la Santé Humaine et Animale(SYNTSHA),porte sur la gratuité des soins pour agents de santé, les membres de leurs familles et descendants ..Un avantage jugé très maximaliste par l’opinion publique et comme un fourre-tout, car sur quel critère objectif va-t-on dresser une telle liste de bénéficiaires et d’ayants droits légion,difficile à établir sans débordements exagérés ?
Dans une gouvernance républicaine,les autorités doivent éviter un autoritarisme qui entraîne des crises sociales inutiles.Pour ce faire,il convient toujours de privilégier le dialogue et le compromis en faisant preuve d’imaginations pour des solutions réalistes.
La grève de 72 h(22,23,24 novembre 2016) du SYNTSHA constitue un bras de fer entre le syndicat et le ministère de la santé.Malgré les conséquences néfastes de cette grève en termes de pertes en vies humaines,l’opinion publique est très irritée contre le gouvernement et particulièrement, contre le ministère de la santé pour la crise à la CAMEG qui affecte l’approvisionnement régulier des services de santé en médicaments.Le manque des moyens adéquats de travail dans les services de santé publics est légitimement fustigé par le personnel.Ce sont des préoccupations réelles auxquelles il faudrait trouver des solutions idoines au lieu d’entretenir un rapport de force nocif pour la santé des populations.Avant cette grève générale du SYNTSHA au plan national,la section locale du syndicat au niveau du CHU Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou, avait listé dans ses revendications ce point de la gratuité de soins pour le personnel de santé.C’était lors d’une grève courant le premier semestre 2016.La direction générale de Yalgado ,par sa légendaire tradition de courtoisie et de dialogue,avait proposé la mise en place d’une mutuelle de santé dont l’hôpital contribuerait également pour le financement.Cette alternative pourrait être utile aux agents de santé dans l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, à défaut d’une gratuité totale de leurs soins ainsi que celle de leur arbre généalogique.
Le gouvernement pourrait s’inspirer de cette initiative du CHU Yalgado pour accorder une attention à cette doléance syndicale.Des solutions méritent d’être aussi trouvées pour l’amélioration salariale des médecins dans leur tâche de santé publique.Pourquoi le gouvernement traîne les pas avec son projet d’assurance maladie universelle ? On est tenté de convenir avec les mauvaises langues,que tout ce qui peut aider les populations à atteindre un meilleur épanouissement et une indépendance économique est jalousement mis de côté par des politiciens africains,qui veulent être les seuls à amasser les richesses de leurs pays au détriment des populations, qu’ils utilisent essentiellement comme du bétail électoral.L’assurance maladie universelle est donc impatiemment attendue au Burkina Faso.
Cependant,compte tenu des lourdeurs administratives traditionnelles dans l’administration publique burkinabè, il serait souhaitable que cette assurance soit constituée d’un fonds qui peut accorder des subventions et prêts à des structures existantes déjà d’assurance santé ,plus proches des populations.Ce serait une erreur de trop centraliser les services de cette future assurance maladie universelle qui risque d’être politisée et ne pas servir la masse.
Laborpresse.net 25 novembre 2016
