Commentaire
Le Gabon, l’un des producteurs africains de pétrole, se retrouve en situation avantageuse dans le contexte mondiale de pénurie d’hydrocarbures, impactée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
En raison de l’embellie économique dont il bénéficie pour la production et la commercialisation du pétrole dans un contexte international de pénurie de l’or noir, le gouvernement gabonais a procédé à une révision à la hausse du budget de l’État, exercice 2022.Un projet de loi de finances rectificatives a été adopté par le gouvernement à cet effet. D’après les prévisions, rapporte RFI, le Gabon engrangera 314 milliards de francs CFA de surplus pétrolier en 2022.Une cacophonie s’est installée entre l’État gabonais et le Fonds Monétaire International (FMI) sur l’utilisation de cette manne pétrolière.En effet, le gendarme des finances internationales, le FMI, déplore l’usage des fonds pour des subventions et préconise plutôt des investissements , le pétrole n’étant pas une ressource pérenne.Le gouvernement gabonais se défend en faisant savoir que des subventions sont nécessaires pour contrer la flambée des prix de certains produits comme les hydrocarbures, la farine afin de soulager les ménages en proie aux difficultés économiques.Il reste à trouver un compromis pour la prise en compte des deux préoccupations exprimées.Le FMI ne doit pas s’ingérer dans la gestion d’un État par des dictats même s’il demeure un partenaire important pour le développement.Par ailleurs, le gouvernement gabonais doit éviter une gestion opaque et politicienne de la richesse nationale engendrée par le pétrole.Les subventions et les investissements sont nécessaires pour le développement socio-économique du Gabon.Si les États n’appliquent pas certaines mesures sociales,l’exacerbation des crises économiques suscitera des frondes sociales et de l’instabilité politique.Le FMI doit comprendre cela et ne pas se focaliser sur ses intérêts de banquiers insensibles à la misère des populations.
Bérenger Traoré
Laborpresse.net Mardi 21 Juin 2022