Trente-huit pays africains au sud du Sahara et leurs partenaires américains se sont retrouvés à Lomé pour évoquer l’avenir de l’AGOA, la loi sur la croissance économique en Afrique. Trois jours de forum pour faire le bilan du dispositif – il exonère près de 6 500 produits africains de droits de douane aux Etats-Unis. L’administration Trump s’est voulue rassurante : elle ne veut pas remettre en cause l’AGOA. Ce qui était au coeur des discussions, c’était trouver les moyens de doper les exportations africaines vers les Etats-Unis.
C’est la toute première rencontre dans le cadre de l’AGOA depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. L’occasion de faire le bilan et surtout de s’assurer de l’avenir de la loi sur la croissance et les opportunités de développement économique en Afrique, mise en place en 2000 pour favoriser les exportations vers les Etats-Unis. Selon Florizelle Liser, présidente du Corporate Council on Africa, seul le Congrès peut mettre un terme à cette loi :
« La particularité de l’AGOA, c’est que c’est une loi du Parlement américain, le Congrès. Elle a été votée en 2000 sous l’administration Clinton, renouvelée trois fois et elle est très soutenue à la fois par les républicains et les démocrates et donc aucun président ne peut supprimer l’AGOA : ça doit être fait au Congrès. »
Les exportations africaines vers les Etats-Unis, en hausse depuis 2000 ont tout de même fléchi depuis 2013 à cause du repli des ventes de pétrole, il a fallu diversifier les exportations et privilégier les produits agricoles.
Pour encourager les initiatives des entreprises, l’Union économique et monétaire ouest-africaine, mettra des kits d’exploitation des opportunités de l’AGOA à la disposition des populations désireuses d’échanger avec les Etats-Unis, Christian-Emmanuel Sègbo, expert chargé de la promotion commerciale auprès de la commission de l’UEMOA :
« Là où nous travaillons sur l’AGOA, la commission de l’UEMOA a mis ses ressources propres, environ 200 millions de francs CFA pour réaliser un kit d’exploitation des opportunités de l’AGOA. »
Cette loi sur la croissance et les opportunités de développement économique en Afrique prendra fin en 2025 et d’ici là, la Côte d’Ivoire entend profiter au maximum de cette facilité sur les huit prochaines années. Souleymane Diarrassouba, ministre ivoirien du commerce, de l’artisanat et de la promotion des PME :
« C’est toute une création de valeur dont nous allons profiter au cours de ces huit prochaines années afin que l’on ait le maximum de PME qui exportent en direction des Etats-unis et profiter au maximum de cette franchise douanière qui est donnée par les Etats-Unis durant les huit prochaines années. »
La Côte d’Ivoire abritera le 18e Forum de l’AGOA en 2019 après l’organisation du 17e forum à Washington l’an prochain.
Source:rfi.fr
15 Août 2017