Les deux hommes interpellés jeudi soir 06 avril 2017 à Strasbourg après l’enfarinage de François Fillon, dont l’un était fiché S sans qu’il y ait de lien avec l’incident, seront convoqués le 12 mai 2017 devant le parquet pour un rappel à la loi, a indiqué vendredi le parquet strasbourgeois.
A l’issue de leur garde à vue, les deux hommes de 25 et 28 ans (un étudiant et un salarié) ont été remis en liberté et ne seront pas poursuivis, aucune plainte n’ayant été déposée.
« Le rappel à la loi est une mesure alternative à des sanctions et ne sera pas inscrit à leur casier judiciaire », a rappelé le parquet.
Ils n’ont « aucun antécédent judiciaire » et « ne revendiquaient aucun militantisme (politique) particulier », selon le parquet.
Placés en garde à vue pour « violences volontaires sans incapacité totale de travail » ou inférieure à 8 jours, les deux hommes ont expliqué aux enquêteurs « la manière dont ils avaient résolu de faire, la préméditation, et comment ensuite ils sont passés à l’action », a précisé le parquet.
Les deux auteurs se verront in fine appliquer « le même traitement » qu’un homme d’une trentaine d’années qui, de la même façon, avait jeté de la farine sur Manuel Valls, alors candidat à la primaire de la gauche, le 22 décembre à Strasbourg.
Jeudi soir, alors que François Fillon s’avançait, sous l’œil des caméras, vers la tribune pour prononcer un discours lors d’un meeting, un jeune homme a vidé sur le candidat LR un paquet rempli de farine. Il s’est ensuite fait plaquer au sol par les services de sécurité, et le t-shirt « Les étudiants avec Fillon » qu’il portait pour se faire passer pour un militant a été déchiré.
Juste avant l’enfarinage, des témoins ont entendu les mots « lobbyiste, escroc », sans savoir qui les a prononcés.
L’un des deux hommes était fiché S après « des voyages dans des pays sensibles », notamment l’Afghanistan, mais des vérifications n’avaient montré aucun signe de radicalisation, et « sa fiche n’est plus active », a indiqué une source policière, confirmant une information de Valeurs Actuelles.
De ce fait, il n’y avait pas de raison qu’il fasse l’objet d’une surveillance, a expliqué cette source.
« C’est une ancienne fiche qui aurait dû faire l’objet d’une cessation, comme sont fichés beaucoup de gens qui ont effectué des voyages dans des pays considérés comme sensibles », a confirmé le parquet de Strasbourg.
La fiche S (sûreté de l’Etat) est un outil de police servant notamment à repérer un individu lorsqu’il tente de passer les frontières. C’est une balise et non un indice ou une preuve de culpabilité. Faire l’objet d’une fiche S ne signifie pas être surveillé en permanence, ou même occasionnellement.
Ce fichier ne vise pas que des islamistes radicaux ou des individus pouvant avoir un lien avec la mouvance terroriste, mais aussi des hooligans, des membres de groupes d’ultra-gauche ou d’extrême droite.