Le bilan des attentats de Barcelone et Cambrils a été revu à la hausse, le lundi 21 août 2017. Quinze personnes ont perdu la vie dans ces attaques en Catalogne. Parallèllement, le conducteur de la camionnette des Ramblas a désormais un nom et un visage aux yeux des enquêteurs. Il s’agirait d’un Marocain de 22 ans, qui s’appellerait bien Younes Abou Yaaqoub. Des doutes subsistent aussi concernant le sort d’un imam, Abdelbaki Es Satty.
Les enquêteurs espagnols, qui ont encore mené des perquisitions ce lundi, ont rendu publics le nom et la photo du chauffeur présumé du véhicule qui a fauché jeudi des dizaines de passants sur les Ramblas. La police catalane a d’abord annoncé l’avoir identifié sur Twitter, ce lundi, sans le nommer.
Joaquim Forn, conseiller à l’intérieur du gouvernement catalan, a ensuite déclaré sur Catalunya Radio, une radio locale : « Tout porte à croire que Younes Abou Yaaqoub était au volant de la camionnette ».
Ce Marocain de 22 ans est le seul suspect des attentats qui ont frappé l’Espagne à être encore en fuite. Les autorités espagnoles expliquent avoir communiqué officiellement son identité, ce lundi, à toutes les polices européennes.
Un individu « dangereux » et potentiellement « armé », préviennent les Mossos d’Esquadra, la police catalane.
« Il ne peut pas être mort »
Les enquêteurs écartent la possibilité que l’homme ait péri dans l’explosion, mercredi 16 août, de la planque des jihadistes à Alcanar. C’est là, à 200 km de Barcelone, que la cellule à l’origine de la double attaque préparait manifestement un ou des attentats de grande envergure.
Même si la police doit encore identifier des restes humains retrouvés là-bas, « c’est évident [qu’il n’est pas mort à Alcanar] puisque c’est lui qui était au volant de la camionnette, il ne peut pas être mort », affirme Joaquim Forn.
D’après lui, « cette personne n’est plus seulement recherchée en Catalogne mais dans tous les pays européens ». Les forces de l’ordre n’excluent pas que Younès Abou Yaaqoub ait pu franchir la frontière française, tout en disant ne disposer « d’aucun élément » concret à ce sujet.
Les forces de l’ordre cherchent actuellement à déterminer « si le conducteur a pu utiliser le véhicule avec ou sans aide », toujours selon Joaquim Forn. L’enquête a d’ores et déjà permis d’établir que la cellule responsable des attaques à Barcelone et Cambrils avait des connexions dans plusieurs pays européens, dont la Suisse, la Belgique et peut-être la France. Quatre fratries originaires du Maroc seraient au cœur des deux attentats qui ont touché la Catalogne.
Où est passé Abdelbaki Es Satty ?
Les autorité suspectent l’imam Abdelbaki Es Satty d’avoir endoctriné la cellule, composée d’une douzaine de personnes. Il vivait, comme certains des assaillants, à Ripoll, petite ville située au pied de Pyrénées. Agé d’une quarantaine d’années, il est lui aussi marocain et a disparu depuis la semaine dernière.
La police évoque la possibilité qu’il ait péri dans l’explosion de la maison d’Alcanar, où elle a découvert plus d’une centaine de bonbonnes de gaz susceptibles d’avoir servi à la fabrication de bombes artisanales.
On sait aussi qu’Abdelbaki Es Satty a séjourné en grande banlieue de Bruxelles, début 2016, et qu’il a fait avant 2012 de la prison, où il aurait noué des liens avec un homme accusé de terrorisme, dont la police n’a pas dévoilé l’identité.
Younès Abou Yaaqoub avait lui aussi son nom inscrit dans la liste des fidèles de la mosquée de Ripoll, où prêchait le mystérieux Abdelbaki Es Satty.
Source:rfi.fr
23 Août 2017