CHRONIQUE DU DEMI-FOU
Avant le début de la campagne électorale le 19 septembre pour les élections couplées présidentielles et législatives du 11 Octobre 2015 au Burkina Faso, je voudrais attirer l’attention de l’opinion publique sur certaines dérives et maladresses politiques.
Les candidats à la présidentielle devraient comprendre que les électeurs attendent d’eux des projets de société assortis des moyens de leurs mises en œuvre pour le développement du Burkina Faso et de ses citoyens dans leur ensemble. Mais voilà qu’avant même l’entame de la campagne électorale, certains candidats commencent à s’engager sur des chemins où l’on ne les attend pas. Blaise Compaoré n’est pas un projet de société ni un thème de campagne. Or, certains dans leurs propos de campagne se focalisent sur la dénonciation des 27 ans de pouvoir de Blaise Compaoré et de tous ceux qui ont collaboré avec son régime.
–Proposez ce que vous pouvez mieux faire que Blaise Compaoré en 5 ou 10 ans, car personne n’osera rêver d’un mandat présidentiel renouvelable indéfiniment dans un Burkina où personne n’a peur de rien car, plus rien ne sera comme avant.
–arrêtez les querelles et clivages qui consistent à stigmatiser les uns et les autres comme des anciens collaborateurs du régime Compaoré sinon si l’on veut s’engager dans cette logique, il ne resterait qu’à fouiner dans les crèches maternelles pour trouver des bébés qui n’ont jamais bénéficié de quoi que ce soit de Blaise Compaoré. Et là aussi il n’est pas exclu de trouver des bébés dont les biberons ont été acquis par les faveurs des proches du régime Compaoré. Les 3 premiers échangeurs du Burkina sont le fruit du projet de société de Blaise Compaoré et tous les citoyens qui profitent des bienfaits de ces échangeurs en termes de fluidité de la circulation et d’une réduction de risques d’accidents en ces lieux jadis engorgés, sont tous des bénéficiaires du régime Compaoré. Certes, Compaoré et sa suite n’ont pas que des bilans positifs mais dans la continuité de l’Etat, il faut savoir capitaliser les acquis et tirer leçons des insuffisances pour aller de l’avant. Par conséquent, tous les candidats aux élections présidentielles et législatives qui n’ont pas de projets de société cohérents à proposer aux électeurs, seront hors-jeu s’ils se contentent essentiellement de parler des 27 ans de Blaise Compaoré et patata, patati.
Par ailleurs, je ne comprends pas pourquoi certains candidats à la présidentielle veulent parler de leur enfance, de leur village, cursus scolaire et professionnel comme projets de société. Qui vous a demandé cela ? Personne. Dans les dossiers de candidature à la présidentielle, ne figure nulle part un curriculum vitae pour que l’on retienne le candidat le plus paysan ou savant. Alors cessez des circonvolutions qui risquent de nous entraîner dans des dérives langagières, régionalistes, ethniques et religieuses. Epargnez-nous de ces maux, car au Burkina, il n’y a pas de conflits ethniques et religieux et nous arrivons toujours à surmonter nos divergences. Il faut privilégier la force des arguments à l’argument de la force. Les filatures et autres intimidations ou menaces de mort ne doivent être utilisées contre aucun citoyen. Les temps ayant changé, les partisans de ces méthodes anti-démocratiques doivent comprendre que non seulement les exécutants mais aussi les commanditaires de ces sales besognes répondront tôt ou tard de leurs actes. La politique, ce sont les idées. Il faut savoir battre campagne sans se battre. Alors je siffle hors-jeux et des penalties contre tous ceux qui s’engagent dans ces méthodes nocives à la démocratie et aux droits de l’homme.
Par DEMI-FOU
Agence de Presse Labor 05 Septembre 2015