La Commission électorale nationale autonome (Céna) a publié, mardi 5 mars dans l’après-midi, la liste définitive des partis autorisés à prendre part aux législatives du 28 avril 2019. Surprise : aucun parti de l’opposition n’est retenu.
Des élections législatives au Bénin sans aucun parti de l’opposition, un fait inhabituel dans ce pays, modèle de démocratie en Afrique. Sur les 7 listes de partis, deux seulement sont jugées « conformes et recevables ». Il s’agit de deux partis : les progressistes et les républicains, tous deux soutiens de Patrice Talon.
Parmi les 5 dossiers qui font l’objet de rejet figure la liste USL de l’opposant et homme d’affaires Sébastien Ajavon. Il n’a même pas passé le premier filtre pour « défaut de certificat de conformité ».
Exit donc les listes de Sébastien Ajavon et de Boni Yayi. Le parti de l’ancien chef de l’Etat, la FCBE, n’avait pas déposé de dossier en raison des difficultés pour rassembler tous les documents exigés.
Un « duel de jumeaux »
L’opposition est en colère. Géraldo Gomez, un proche de Sébastien Ajavon, a déclaré que c’est à la fois « une surprise et une inquiétude », avant d’ajouter qu’on assistera à un duel entre « deux partis jumeaux ».
« Ce n’est plus de la démocratie, c’est de l’entre-soi », ironise un proche de Yayi… L’organisation de la société civile, dans un communiqué, refuse ce qu’elle appelle des « législatives monocolores ».
Dans la foulée, plusieurs réunions de bureau politique de partis ont été convoquées. Selon les informations de RFI, Patrice Talon a invité pour ce mercredi matin les partis politiques, tous bords confondus.
Il y a trop de poids lourds parmi les partis non qualifiés. Le pays modèle de démocratie a toujours fonctionné par consensus. Peut-être une nouvelle occasion de le prouver.
Source:rfi.fr
13 mars 2019