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Commentaire
Le drame terroriste de grande ampleur qui a contribué à la chute du président du Faso le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba le 30 septembre 2022, porte sur l’attaque du convoi de ravitaillement de la ville de Djibo. Le bilan s’avère lourd.
Le pouvoir du président Damiba a été incapable de dresser un prompt bilan fiable de cette attaque terroriste contre un convoi escorté par des Forces de Défense et de Sécurité (FDS).Le bilan provisoire et laconique établi portait sur 11 militaires tués, une vingtaine de blessés et une cinquantaine de civils portés disparus. Des commerçants de la ville de Bobo-Dioulasso sont montés au créneau le 29 septembre 2022 par une marche de protestation dispersée, pour fustiger le drame de Gaskindé qui aurait coûté la vie à de nombreux commerçants de Bobo. Le 30 septembre , ce fut le tour du syndicat des transporteurs routiers d’animer une conférence de presse à Ouagadougou faisant le point du drame de Gaskindé. Selon le porte-parole syndical, monsieur RABO, 136 camions de commerçants auraient été victimes d’incendie suite à l’attaque terroriste contre le convoi de ravitaillement. Il s’agit là d’une perte économique gigantesque qui affectera de nombreux commerçants dans un contexte national de difficultés financières prolongées. Le sort de la cinquantaine de civils portés disparus n’est toujours pas élucidé.
Il ressort de l’avis de certains rescapés , que les FDS de l’escorte n’étaient pas en nombre suffisant face à la bande de terroristes assaillants. Par ailleurs, si la version selon laquelle l’hélicoptère qui devrait sécuriser le convoi aurait manqué de carburant s’avérait un fait indéniable, ce serait une faute grave de management. Certes, les avions ont un temps limité de vol. Mais la hiérarchie militaire devrait inclure dans le convoi des citernes de carburant non seulement pour les automobiles mais aussi pour les moyens aériens.
Cette situation pourrait justifier la colère des soldats mutins qui ont démis le président Damiba de ses fonctions en l’accusant d’avoir entretenu les mêmes attitudes de lourdeurs administratives du régime Kaboré, toute chose qui rendait difficile la coordination des opérations de lutte contre le terrorisme. La sempiternelle rigidité stupide de la règlementation des marchés publics qui ne permet pas des décaissements rapides des finances publiques, est nocive pour la réussite des opérations de sécurisation du territoire national. L’armée devrait disposer des fonds d’alertes sous forme de régies d’avances pour des décaissements rapides et justifiables pour les opérations anti-terroristes.
Il est temps, de résoudre définitivement cette tare de financement de la sécurité ainsi que les taux trop bas des primes pour les soldats au front.
Oscar Félix Diakité
Laborpresse.net Lundi 03 Octobre 2022
