Le Premier Ministre Paul Kaba THIEBA a tenu le 19 juin une conférence de presse au sein de la Primature. Le chef du Gouvernement a échangé avec les journalistes sur les questions en rapport avec la gouvernance politique, économique, sociale, etc. L’operationnalisation du PNDES a été aussi au centre de ces échanges. Ci-dessous la déclaration liminaire qui a précédé à la séance de questions-réponses.
DECLARATION LIMINAIRE
Je voudrais en ce début de mon propos liminaire dire merci à toute la presse ici présente pour avoir répondu à mon invite pour ces échanges.
C’est l’occasion de renouveler toute ma reconnaissance aux femmes et aux hommes des médias qui accompagnent les actions du gouvernement grâce à votre action de veille et d’interpellation indispensable à la consolidation de notre processus démocratique. Votre rôle est un véritable adjuvant à la marche vers un Burkina solidaire par votre participation effective à l’axe I du Plan national de développement économique et social à savoir, renforcer les institutions et moderniser l’administration et cela notamment dans l’objectif stratégique de la promotion d’une bonne gouvernance politique, économique et locale.
Depuis le 06 janvier 2016, le Président du Faso, son Excellence Roch Marc Christian KABORE m’a fait l’honneur de me porter à la tête du gouvernement pour conduire l’action gouvernementale. Je voudrais lui renouveler ma profonde gratitude. Aussi, voudrais-je remercier tous les membres du gouvernement et tout le peuple burkinabé qui chaque jour, développent des initiatives pour sortir notre pays de la pauvreté.
Après ma déclaration sur l’état de la nation le 14 avril 2017 à la représentation nationale, j’ai trouvé opportun de faire cette rencontre aujourd’hui avec la presse nationale et internationale.
Dans un récent sondage du centre pour la gouvernance démocratique au Burkina(CGD) présenté le 9 juin 2017, près de 51% des citoyens interrogés, malgré le climat social tendu et le contexte international, restent confiants vis-à-vis du Plan national de développement économique (PNDES). Je puis vous rassurer que cette confiance va davantage se renforcer dans les mois à venir, car la voie est toute tracée pour la mise en œuvre des ambitieux projets inscrits dans le PNDES. Je comprends l’impatience de certains de nos compatriotes, je voudrais les inviter à faire confiance au Gouvernement et à sa capacité à réaliser notre espérance, le PNDES.
Le PNDES est notre voie pour changer structurellement et durablement notre économie et assurer à chaque Burkinabè un développement solidaire et inclusif. Et le PNDES est en marche malgré un front social particulièrement agité.
Depuis Janvier 2016, dans un contexte économique national difficile, j’ai répondu avec toute l’équipe gouvernementale à une série de revendications sociales. Le coût financier de ces revendications est considérable et il doit être apprécié à sa juste
valeur par les différents partenaires sociaux.
L’impact de ces mouvements se situe à plusieurs niveaux :
Economique parce que les grèves et autres « sit in » portent atteinte à la production, à la création de richesses et réduisent ainsi la croissance. Ils pénalisent tous les secteurs de notre économie et tous les acteurs, notamment le secteur privé formel et informel qui est pourtant le premier employeur et pourvoyeur de recettes fiscales pour notre pays.
Budgétaire et financier, car la mise en œuvre de la loi 081 , des lois sur les statuts des magistrats, des greffiers et de la Garde de Sécurité Pénitentiaire ainsi que la satisfaction totale ou partielle des différentes plateformes syndicales des travailleurs. A ce niveau, il s’agit essentiellement des travailleurs des Ministères en charge de la communication, de l’économie et des Finances, du Commerce, des infrastructures, de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur, de la Santé, de l’économie numérique pour ne citer que ceux –là. L’effort financier imprévu consenti par l’Etat au titre des gestions budgétaires 2016 et 2017 est considérable et il impacte
négativement le ratio masse salariale sur recettes fiscales qui s’approche dangereusement du seuil de 50%, ce qui limite les possibilités d’investissement sur ressources propres.
Mais mon gouvernement reste fidèle à la vision du Président du Faso qui est de privilégier le dialogue social. Il ne s’agit pas d’une faiblesse mais d’un choix réfléchi et assumé en faveur du dialogue, au lieu de l’autoritarisme et de la force brutale contraires à nos valeurs. C’est à ce prix que nous respectons le droit de grève, l’expression des libertés syndicales et la solidarité nationale forgée dans la résistance de notre peuple contre l’arbitraire et l’oppression. Il s’agit d’assurer la continuité de l’état par le respect des engagements pris et de répondre dans la mesure des capacités de notre budget et du respect des équilibres macro-économiques à des revendications sur l’amélioration des conditions de vie et de travail. Mais que l’on ne s’y méprenne, si ces valeurs et ces équilibres devaient être défendus par l’usage de la force le Gouvernement assumera ses responsabilités.
Mais la recrudescence de ces revendications, de ces grèves et des « sit in » mesdames et messieurs les journalistes, risque de porter des dommages irréparables à l’économie nationale et remettre en cause les espoirs suscités par le PNDES et la croissance retrouvée.
L’exercice du droit de grève doit s’exprimer dans la responsabilité en veillant à la disponibilité du service public au profit des populations dont les droits sont également garantis par la Constitution. C’est la ligne rouge que nous ne franchirons pas et sur laquelle notre fermeté est sans équivoque et totale.
C’est pourquoi malgré le coût économique très lourd de ces revendications sociales, le gouvernement continue d’œuvrer à la mise en œuvre du PNDES.
Mesdames et messieurs les journalistes,
En 2016, notre économie a renoué avec la croissance en réalisant une performance de 5,9% contre 4,0% en 2015.
Cette performance a été réalisée à la faveur d’un taux d’exécution financière de plus 61,1% et d’exécution physique de 54,5% des objectifs PNDES. Ces performances ont été saluées par nos partenaires techniques et financiers lors de la réunion du Comité de Pilotage qui s’est tenue le 9 juin 2017.
Pour cette année 2017, l’atteinte de nos objectifs fixés dans le cadre du PNDES est plus que d’actualité. C’est pour moi et mon gouvernement, une exigence de redevabilité vis-à-vis des burkinabé.
Je voudrais ici préciser certaines des réalisations qui verront leur effectivité en 2017, soit parce qu’elles sont déjà engagées ou parce qu’elles le seront incessamment.
Dans le domaine de l’énergie, la centrale solaire de Zagtouli connaitra son achèvement, de même que les travaux d’électrification des localités de la vague 3 du programme spécial d’électrification de cent cinq (105) chefs-lieux de communes
rurales. La mise en service de la centrale solaire photovoltaïque communautaire de Ziga, raccordée au réseau de la SONABEL sera effective. De même, l’interconnexion entre Bolgatanga au Ghana et Ouagadougou vera son aboutissement en 2017.
Dans le domaine de la santé, la construction et l’équipement de 5 CMA et de 17 CSPS, du CHR de Dédougou, et la poursuite et l’amélioration de la mesure de gratuité des soins chez les enfants de moins de 5 ans et chez les femmes enceintes
En matière d’éducation et d’enseignement supérieur, la construction de 1390 nouvelles salles de cours, de cinq (05) lycées professionnels, de 4 lycées scientifiques, de quatre (4) lycées techniques, de 207 CEG et de 25 lycées d’enseignement Général.
En d’approvisionnement en eau potable, 2017 verra la réalisation de 2020 forages neufs, quatre barrages neufs, la réhabilitation de 21 barrages, la réalisation de 54 systèmes d’Adduction d’Eau Potable Simplifiées (AEPS) et la réhabilitation de 26 autres.
Mesdames et messieurs,
En matière d’emploi, je voudrais annoncer le lancement du programme d’autonomisation économique des jeunes et des femmes.
Le 14 avril 2017 devant les honorables députés, j’ai annoncé la création de ce programme qui est aujourd’hui une réalité. La création de cet instrument de financement des initiatives des jeunes et des femmes s’inscrit en droite ligne du programme présidentiel, et est le signe de la volonté du chef de l’Etat d’apporter une réponse forte au chômage des jeunes. En attendant la mise en œuvre de l’unité de gestion dans les prochains jours, j’informe tous les jeunes et femmes, que les ressources sont déjà disponibles à des conditions d’accès voulues très souples et que les guichets de réceptions des dossiers ouvriront bientôt.
L’objectif Programme d’Autonomisation Economique des jeunes et des Femmes (PAE/JF) est là et sera doté d’une enveloppe financière de 16,5 milliards repartie sur 3 ans dans l’optique de contribuer à la réduction du chômage et du sous-emploi des jeunes et des femmes au Burkina Faso. Il est attendu de ce programme, la création et la consolidation de 90 000 emplois directs ;
la création de plus de 100 000 emplois indirects.
A cet effet les ressources seront réparties entre les guichets des Fonds déjà existants au niveau du ministère de la jeunesse de la formation et de l’Insertion professionnelle et celui en charge de la promotion de la femme. Les bénéficiaires potentiels sont :
les jeunes du secteur informel ;
les femmes promotrices de TPE et de micro entreprises ;
les jeunes formés aux métiers ;
les groupements/associations professionnelles des femmes ;
les associations professionnels de jeunes ;
les jeunes titulaires de diplômes post BAC.
Les dépôts des demandes de financement pourront s’effectuer dès le lundi 26 juin prochain dans les guichets du FASI, du FAIJ, du FAPE, du FAARF.
Mesdames et messieurs,
Nous savons que notre jeunesse est capable de relever les défis et le gouvernement fera tout pour l’accompagner à travers bien d’autres actions prévues dans le cadre du PNDES.
C’est pourquoi, le gouvernement appelle toutes les filles et les fils de notre pays à l’unisson pour l’avènement d’un Burkina prospère qui passe nécessairement par le dialogue permanent avec les acteurs sociaux, la lutte contre l’incivisme, la corruption, le terrorisme qui désagrège les efforts fournis par notre peuple. Ces défis ne pourront être aussi relevés que par la tolérance, l’acceptation de la différence et la cohésion sociale.
C’est d’abord à nous burkinabé de mobiliser toutes nos ressources pour combattre la faim, la soif, l’ignorance et l’analphabétisme. Ce sont notre résilience et notre abnégation au travail qui changeront notre pays par la mise en œuvre du PNDES et la réussite du programme de son Excellence Roch Marc Christian KABORE Président du Faso.
Je vous remercie pour votre aimable attention et je suis disponible pour répondre à vos questions.
Source:gouvernement.gov.bf
20 Juin 2017 Laborpresse.net