Le calcul du taux de glycémie est rapide et totalement indolore Rfi/Pierre René-Worms

Diabète : l’épidémie ne connaît toujours pas de répit

Près de 422 millions de personnes dans le monde, principalement dans les pays en développement, vivent avec le diabète. Pour la Journée mondiale de la Santé, le 7 avril, l’OMS veut attirer l’attention sur cette maladie en progression rapide. Depuis 1980, le nombre de diabétiques a pratiquement quadruplé dans le monde.

La prise en charge des malades atteints d’un diabète représente une charge considérable à l’échelle mondiale. L’incidence croissante du diabète pèse tout particulièrement sur les systèmes de santé des pays à faible revenu ou intermédiaire, notamment en Afrique.

L’excès de sucre, un poison

Le diabète est une maladie non transmissible, chronique et évolutive résultant du déficit de production d’insuline par le pancréas ou de la mauvaise utilisation de celle-ci par l’organisme. Cette maladie se caractérise par un excès de sucre dans le sang (hyperglycémie).

Cet excès de sucre se détecte au moyen d’une prise de sang effectuée à jeun. Un diabète est évoqué, selon les critères de l’OMS, quand la glycémie à jeun est supérieure ou égale à au moins deux reprises, à 7 mmol/l ou 1,26 g/l. Chez le sujet normal, la glycémie à jeun est comprise entre 0,70 et 1,0 g/l.

L’insuline est une hormone qui régule le taux de sucre dans le sang. Le sucre nous donne l’énergie dont nous avons besoin pour vivre. Si le sucre ne parvient pas à pénétrer les cellules pour être transformé en énergie, il se concentre dans le sang à des niveaux dangereux.
Une maladie multiforme

Il existe trois principales formes de diabète : le type 1 (10 % des cas) qui oblige à suppléer la carence en insuline par des injections. Il survient plus souvent chez l’enfant, l’adolescent ou le jeune adulte, alors que le type 2 (90 % des cas) touche des adultes le plus souvent en surpoids et sédentaires.

Mais depuis quelques années, le type 2 du diabète peut aussi se rencontrer chez des adolescents et même chez des enfants. Quant au diabète gestationnel, s’il ne survient que temporairement durant la grossesse, il alerte néanmoins sur un risque d’évolution vers un diabète de type 2.

De plus en plus fréquent, l’Organisation mondiale de la Santé prévoit d’ailleurs que le diabète sera en 2030 la septième cause de décès dans le monde. Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, on évalue à environ 9 % le taux de prévalence du diabète chez les adultes de plus de 18 ans.

Une évolution souvent silencieuse  

En France, 4 % de la population est diabétique, mais dans certains pays cette proportion peut grimper à 20 % comme c’est le cas dans la République de Maurice. Ailleurs en Afrique, on assiste également à une véritable épidémie, alertent les épidémiologistes.

Alors que le diabète de type 2 y était rare avant 1980, il atteint, surtout dans les zones urbaines, des taux de prévalence alarmants comme en République démocratique du Congo avec 14,5 %. Une conséquence logique de l’important changement survenu dans la façon de se nourrir alors que l’alimentation traditionnelle cède devant une nourriture industrielle trop riche en graisses saturées et en sucres rapides.

Le diabète évolue le plus souvent silencieusement pendant plusieurs années jusqu’à ce qu’une complication ne le fasse découvrir. Ainsi, près des trois quarts des malades africains ignorent qu’ils sont diabétiques.
Prévenir le diabète de type 2

Une situation qui découle de la défaillance de trop de structures incapables d’assurer une prise en charge correcte. Et faute de traitement, la maladie peut évoluer jusqu’à devenir en Afrique la première cause d’amputation non traumatique d’un membre inférieur.

Pourtant, l’OMS le répète à l’envi, le diabète peut être traité même si on ne sait toujours pas le guérir. Par contre, tout porte à croire qu’on peut prévenir, dans un grand nombre de cas, le diabète et ses complications.

Un régime alimentaire sain, de l’exercice physique régulier, le maintien d’un poids normal et l’arrêt du tabac constituent autant de parades au développement de la maladie ou à son aggravation associée dans ce cas à une bonne observance du traitement. Mais ces conseils sont loin d’être largement appliqués et parfois, pas suffisants.

Rappeler aux dirigeants leurs engagements

Selon l’OMS, le diabète était en 2012, à l’origine d’un million et demi de décès. Mais en ajoutant notamment les complications cardiovasculaires ou les insuffisances rénales provoquées par la maladie, ce sont 2,2 millions de décès supplémentaires qui sont à déplorer. De plus, 43 % de ces décès surviennent prématurément, c’est-à-dire avant l’âge de 70 ans.

En espérant mettre un frein à cette progression morbide du diabète, l’OMS rappelle aux dirigeants du monde leurs engagements pour améliorer la disponibilité et l’accessibilité économique des médicaments essentiels pour les personnes vivant avec le diabète.

« Environ un siècle après la découverte de l’insuline, insiste un responsable de l’OMS, le rapport mondial sur le diabète montre que les technologies et médicaments essentiels contre le diabète, notamment l’insuline, sont en général disponibles dans seulement un pays sur trois parmi les pays les plus pauvres du monde ».

Source:rfi.fr

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