Confidentiel
La 21è Rencontre nationale Gouvernement/Secteur privé (RGSP) tenue du 22 au 23 novembre 2024 à Bobo-Dioulasso, la capitale économique du Burkina Faso, fut une occasion d’informations sur la dette intérieure.
De nombreuses entreprises privées ont énormément pâti du non-paiement de leurs factures dans les circuits du trésor public en 2023.D’une manière générale, l’opinion publique liait cet état de fait aux difficultés économiques, suite à des réticences de certains bailleurs de fonds classiques, inféodés aux réseaux impérialistes. Ces derniers combattent l’option du développement endogène du Burkina Faso, débarrassé des aides-pillages de ressources naturelles du pays par les néo-colonisateurs qu’ils incarnent.
Il a fallu l’intervention du Président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré courant le dernier semestre 2023, pour que la situation soit mieux explicitée. Le Chef de l’Etat avait précisé, que le paiement de la dette intérieure avait été mise en veilleuse pour permettre à l’Etat d’acquérir des armements pour la lutte contre le terrorisme.
Les Burkinabè avec patriotisme et volonté d’en venir à bout du terrorisme, ne pouvaient qu’adhérer à cet engagement et faire contre mauvaise fortune, bon gré.
Pour ce qui est de la question du règlement de la dette intérieure, le Gouvernement face aux opérateurs économiques à Bobo-Dioulasso dit avoir déjà procédé au paiement de 3 000 milliards de F CFA depuis le début de l’année 2024.Il reste à savoir si ce montant concerne exclusivement la dette intérieure 2023 ou s’il englobe une partie de la dette 2024.Concernant l’humour du Premier ministre KYELEM qui consiste à demander à des entreprises de renoncer par patriotisme à la dette intérieure pour soutenir l’Etat dans ses actions de développement, ce serait une bonne chose. Mais cela dépendra des entreprises qui ont une carapace financière solide pour satisfaire cet appel. Cependant, pour la plupart des petites et moyennes entreprises, elles comptent sur le paiement de la dette intérieure pour ne pas faire faillite.
La recherche de financement
En début d’année 2024, l’Etat à travers le trésor public avait fait un peu tardivement appel à un emprunt obligataire qui lui avait permis de récolter plus de 100 milliards pour renflouer la trésorerie. Au dernier trimestre 2024, il a lancé un 2è emprunt. Cela témoigne des tensions de trésorerie et de la volonté affichée du gouvernement d’y apporter des solutions. C’est sans doute ce second renflouement des caisses de l’Etat en perspective, que le gouvernement attend pour l’apurement de la dette intérieure. L’année étant déjà finie, il va falloir reporter les dettes encore.
Au Burkina Faso, l’espoir reste permis pour la relance économique à travers les investissements agro-alimentaires (usine de conserves de tomates) et dans les mines. Ainsi, 2025 pourrait apporter une embellie économique comparativement aux deux années antérieures (2023-2024) de défis majeurs tous azimuts.
Bérenger Traoré
Laborpresse.net Lundi 25 novembre 2024