Société Nationale Burkinabè d'Hydrocarbures ( SONABHY )

Déficit d’essence au Burkina Faso : cacophonie anormale entre la SONABHY et le ministère du commerce

Billet

Une cacophonie  a été observée  sur la question du déficit en hydrocarbures ,particulièrement en ce qui concerne l’essence super 91.L’alerte fut donnée par la Société Burkinabè d’Hydrocarbures (SONABHY).Le ministère du commerce dont relève la SONABHY réagit après pour tenter d’assurer qu’il n’ y a pas de rupture de stocks de carburant et que l’approvisionnement se normalisera plus tôt que la période de début janvier 2023 annoncée par la SONABHY.

Dans la soirée du 27 décembre 2022 , sur les antennes de la télévision nationale (RTB),  suite à la ruée dans les stations-services rapidement entrées en rupture de stocks d’essence, le ministre PODA du commerce faisait savoir qu’il n’ y avait de rupture de stocks. Personne , ni la SONABHY n’avait déclaré une rupture de stocks à la SONABHY.  Mais c’est cette structure nationale de stockage du carburant qui avait annoncé des perturbations synonymes de déficit qui l’obligent à un plafonnement à 60% des quantités d’essence servies. Même si le ministre affirme que la SONABHY est allée jusqu’à 70%, cela dénote du déficit indéniable avec un spectre de rupture si la situation de blocage perdurait.

Selon les précisions de la direction générale de la SONABHY, de fortes perturbations sont annoncées en raison des opérations de maintenance dans certains pays côtiers abritant ses stocks. Lesdites perturbations interviennent à une période de reconstitution à l’interne de stocks consécutivement au mouvement d’humeur des conducteurs de camions citernes. Il est fait cas du refus de certains transporteurs de produits pétroliers, de décharger le carburant au dépôt de Bingo conformément aux termes du contrat de transport qui les lient à la SONABHY. La SONABHY fait savoir que ce refus est de nature à compromettre sérieusement la disponibilité des produits pétroliers au profit des consommateurs.

Ces messages de la SONABHY sont suffisamment éloquents que les populations ont le droit de se ruer dans les essenceries pour éviter une immobilité dans leurs activités.

Malgré les assurances du ministère du commerce faisant état d’accord in extremis avec un pays côtier où des camions citernes ont été dépêchées le 27 décembre 2022 pour approvisionner la SONABHY avec un retour annoncé à la normale dans 48h et avant janvier 2023, force est de constater que les ruées continuent dans les stations-services à Ouagadougou le 28 décembre avec des stocks vite épuisés. Alors qui de la SONABHY ou du ministère du commerce dit la vérité ? Les gouvernements en général , ont la phobie des mouvements sociaux qui frisent une instabilité. Dans ces conditions, pour calmer la colère de la foule, les gouvernants se précipitent pour user de la démagogie pour tenter de baisser la tension sociale . Or, la démagogie est comme un caillou que l’on jette en l’air sans être sûr qu’elle retombera sur soi. C’est un couteau à double tranchant.

Le gouvernement de transition doit avoir le courage et la perspicacité pour trouver des solutions durables à la gestion des hydrocarbures. Les arguties de maintenance chez des fournisseurs côtiers du Burkina Faso ne sont pas crédibles dans la mesure où ce sont des faits prévisibles dont il faut tenir compte dans la gestion prospective des hydrocarbures. La crise russo-ukrainienne  continue d’impacter négativement les circuits et les couts des approvisionnements en hydrocarbures au plan mondial. Par conséquent, il urge de trouver des circuits additionnels d’approvisionnement et renforcer les capacités nationales de stockage.

La SONABHY relevant du ministère du commerce, il importe à l’avenir d’éviter une cacophonie dans la gestion de la communication entre les deux entités. Le gouvernement de transition doit faire davantage d’effort pour améliorer sa communication. On sent un déficit ou une rétention de l’information face à certaines situations préoccupations d’actualité. Même si le pouvoir de la transition s’est habitué à une communication unilatérale et privilégiée sur la RTB télé depuis sa prise de pouvoir le 30 septembre 2022,  ce ne sont pas les 20 millions de Burkinabè qui sont censés suivre en même temps les informations sur cette télévision. Le Service d’Information du Gouvernement à travers sa plateforme électronique prend trop de retard dans la mise à disposition des informations. S’il manque de moyens matériels, financiers et humains, c’est le lieu d’y veiller. Il en est de même de plusieurs sites web et pages Facebook de nombreux départements ministériels. Les journalistes savent bien que l’esprit de fonctionnariat passif et chronométrique d’heures de travail ne convient pas aux réalités de traitement de l’information continue. Les désinformations et fausses informations qui prolifèrent sur les réseaux sociaux sont parfois dues au déficit d’informations disponibles pour les médias professionnels .L’attitude des gouvernants qui ne comprennent pas à sa juste mesure le rôle des médias,  contribue aussi à cette situation déplorable. Que les gouvernants sachent que la communication ne consiste pas essentiellement pour eux-mêmes à se pavaner devant des cameras de médias pour des interviews et déclarations. Il faut associer pleinement les services ministériels de communication et les organes de presse aux activités utiles d’information. L’armée communique de moins en moins sur ses actions réussies de neutralisations des terroristes. Or, cela est souvent nécessaire pour renforcer la confiance et l’espoir des populations pour une victoire finale progressive sur les groupes armés terroristes. On ne dit pas d’inventer de fausses statistiques comme certains dirigeants étaient suspectés  le faire par le passé. Mais il faut donner des informations vraies et périodiquement sur le point des neutralisations des terroristes.

Bérenger Traoré

Laborpresse.net      Mercredi   28 décembre  2022

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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