Bonsoir, à vous qui êtes dans la salle et à tous ceux qui sont en ligne.
Je tiens à remercier à nouveau le Dr Houssin, qui a dirigé d’une main de maître les débats très complexes du Comité d’urgence. Je remercie encore, également, tous les membres du Comité pour leur dévouement et leur expertise.
Je ne déclare pas d’urgence de santé publique de portée internationale aujourd’hui.
Comme hier, le Comité d’urgence était divisé sur la question de savoir si la flambée due au nouveau coronavirus constituait une urgence de santé publique de portée internationale.
Ne vous trompez pas. C’est une urgence en Chine mais pas encore une urgence sanitaire mondiale.
L’OMS estime que cette flambée représente un risque très élevé en Chine et un risque élevé aux niveaux régional et mondial.
À ce jour, 584 cas, dont 17 mortels, ont été notifiés à l’OMS. 575 de ces cas et l’ensemble des décès ont été notifiés en Chine, tandis que les autres cas ont été notifiés aux États-Unis d’Amérique, au Japon, en République de Corée, à Singapour, en Thaïlande et au Viet Nam. Nous avons connaissance de cas suspects rapportés par les médias dans d’autres pays, mais ces cas font encore l’objet d’enquêtes.
Je vais vous dire ce que nous savons.
Nous savons que ce virus peut provoquer de graves symptômes et entraîner la mort, même si, chez la plupart des gens, les symptômes sont plus bénins.
Nous savons qu’un quart des patients infectés ont présenté des manifestations graves.
Nous savons que la plupart des personnes décédées présentaient des pathologies sous-jacentes (hypertension, diabète ou maladies cardiovasculaires) qui ont affaibli leur système immunitaire.
Nous savons qu’il y a transmission interhumaine en Chine, mais cette transmission semble, pour le moment, limitée aux groupes familiaux et aux agents de santé qui se sont occupés de patients infectés.
Il n’y a pas, à ce jour, de preuve de transmission interhumaine en dehors de la Chine, mais ceci ne signifie que cette éventualité est exclue.
Nous ignorons encore beaucoup de choses. Nous ne connaissons pas la source de ce virus, nous ne savons pas avec quelle facilité le virus se transmet et nous ne connaissons pas précisément le tableau clinique ou la gravité de l’infection.
L’OMS collabore nuit et jour avec ses partenaires en Chine et dans les autres pays touchés, au niveau régional et ici au Siège pour remédier aussi vite que possible à ce manque de connaissances.
Il y aura probablement de nouveaux cas dans d’autres régions de Chine et dans d’autres pays.
La Chine a pris les mesures qu’elle juge appropriées pour endiguer la propagation du coronavirus à Wuhan et dans d’autres villes.
Nous espérons que ces mesures seront efficaces et appliquées pendant peu de temps.
Pour le moment l’OMS ne recommande pas de restriction générale des voyages et du commerce.
Nous recommandons un dépistage à la sortie dans les aéroports, dans le cadre de mesures globales de confinement.
Tous les pays doivent mettre en place des mesures pour détecter les cas d’infection par le coronavirus, y compris dans les établissements de santé.
Le Comité a émis plusieurs recommandations tendant à éviter que le virus ne continue à se propager, que le Président a exposées et que j’ai acceptées.
Nous pouvons tous prendre quelques mesures simples pour nous protéger mutuellement, par exemple nous laver les mains et nous couvrir la bouche et le nez quand nous éternuons.
L’OMS a posté beaucoup d’informations sur son site Web.
Je tiens à remercier à nouveau le Gouvernement de la République populaire de Chine pour sa coopération et sa transparence. Le Gouvernement a pu isoler et séquencer le virus très rapidement et il a communiqué la séquence génétique à l’OMS et à la communauté internationale.
Cette flambée a été détectée car la Chine avait mis en place a système permettant d’identifier spécifiquement les cas d’infection des voies respiratoires inférieures. C’est grâce à ce système que cet événement a pu être repéré.
Je tiens à réaffirmer que, bien que je ne déclare pas d’urgence de santé publique de portée internationale aujourd’hui, l’OMS estime que la situation est grave et elle prend cette situation au sérieux.
Rien n’est plus vrai.
L’OMS suit la situation de cette flambée minute après minute et jour après jour, aux niveaux national, régional et mondial.
Nous travaillons pour prévenir la transmission interhumaine.
Nous avons fourni des orientations à tous les pays pour l’identification, la prise en charge et le confinement rapides des cas d’infection.
Nous coordonnons nos réseaux d’experts mondiaux.
Nous travaillons pour progresser dans la mise au point d’outils de diagnostic, de traitements et de vaccins.
Nous sommes déterminés à mettre fin à cette flambée dès que possible.
Et je n’hésiterai pas à reconvoquer le Comité quand je le jugerai nécessaire.
Je vous remercie.
28 Janvier 2020 Source: OMS