Fidel Castro, père de la Révolution cubaine ici en Argentine, le 21 juillet 2006. REUTERS/Andres Stapff

Décès de Fidel Castro: une page d’histoire se tourne, les réactions se succèdent

Suite au décès le  25 novembre 2016 de Fidel Castro, père de la révolution cubaine et dirigeant du régime communiste pendant près de cinq décennies, les hommages se succèdent. Si certains saluent cette figure du XXe siècle, d’autres n’oublient pas les « désillusions » qu’il a entraînées. Ses funérailles auront lieu le 4 décembre à Santiago de Cuba (sud) et les autorités de l’île ont décrété un deuil national de 9 jours.

  Des hommages officiels ont été rendus à travers le monde entier. A commencer par la Russie. « Cet homme d’Etat émérite est à juste titre considéré comme le symbole d’une époque de l’Histoire moderne du monde », a déclaré le président russe Vladimir Poutine, jugeant que Fidel Castro « était un ami sincère et fiable ». Il y a quelques mois, le président russe lui avait adressé un message à l’occasion de son 90e anniversaire : « Vous êtes profondément respecté en Russie comme un homme d’Etat exceptionnel qui a voué sa vie entière au service du peuple cubain », relate Etienne Bouche, notre correspondant à Moscou. Il cite également la réaction d’Alexeï Pouchkov, président de la Commission des affaires étrangères de la Douma : « Le monde se souviendra de lui (…) Castro a prouvé que l’on pouvait être l’objet pendant 55 ans de pressions et d’une guerre économique menée par les Etats-Unis – et résister. Aujourd’hui, c’est le président américain qui vient à La Havane, et non l’inverse. »

Toujours à Moscou, « Fidel a résisté et a fortifié son pays au cours du blocus américain le plus dur, quand il y avait une pression monumentale sur lui et il a pu (…) mener son pays sur la voie du développement indépendant », a affirmé l’ex-dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev.

Le président cubain, Fidel Castro et son homologue russe, Vladimir Poutine, le 13 décembre 2000.ADALBERTO ROQUE/AFP

 En France, François Hollande a déclaré que l’homme décédé à l’âge de 90 ans « avait incarné la révolution cubaine, dans les espoirs qu’elle avait suscités puis dans les désillusions qu’elle avait provoquées ». Il a par ailleurs ajouté qu’en tant qu’« acteur de la Guerre froide (…) il avait su représenter pour les Cubains la fierté du rejet de la domination extérieure ». Dans la foulée, le président français a demandé que l’embargo qui « pénalise Cuba soit définitivement » levé, lors d’une déclaration à la presse samedi à Antananarivo où il s’est rendu pour le sommet de la Francophonie.

Il avait « une stature historique », a réagi le chef conservateur du gouvernement espagnol, en soulignant dans un communiqué son impact pour Cuba et sa « grande influence » pour la région.

 De l’autre côté de l’Atlantique, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a affirmé sur son compte Twitter : « Nous devons poursuivre son héritage et reprendre le flambeau de l’indépendance, du socialisme, de la patrie humaine. »

Du côté des Etats-Unis, les médias américains ont affirmé que Fidel Castro « a tourmenté » onze présidents américains et « amené le monde au bord de la guerre nucléaire » (New York Times). Ce dernier a été une « icône révolutionnaire » (Los Angeles Times) et aussi un « leader répressif » (Washington Post).

Depuis 1961, les relations entre Washington et La Havane sont à couteau tiré. Pendant la Guerre froide, l’embargo économique total imposé par les Etats-Unis et l’installation de missiles soviétiques à Cuba ont provoqué une crise entre Moscou et Washington. Il faudra attendre le 1er juillet pour que Barack Obama et Raul Castro, frère du défunt président, officialisent le rétablissement de leurs relations diplomatiques.

 Barack Obama a réagi dans un communiqué : « Au moment du décès de Fidel Castro, nous tendons une main de l’amitié au peuple cubain ». « L’histoire enregistrera et jugera l’énorme impact de cette figure singulière sur le peuple et le monde qui l’entourait, poursuit-il dans son message, rappelant le travail qu’il a accompli à la Maison Blanche pour amorcer la normalisation des liens avec Cuba et « mettre le passé derrière nous ». « Nos pensées et nos prières sont avec le peuple cubain ».

 La question est désormais de savoir comment va évoluer cette relation entre les deux pays, relève Grégoire Pourtier, notre correspondant à New-York, puisque Donald Trump a lui des mots beaucoup plus durs. En début de matinée, le futur président s’était contenté, sur son compte Twitter, d’un laconique « Fidel Castro est mort ! ». Il a développé quelques heures plus tard, affirmant qu’il ferait tout pour contribuer à la liberté du peuple cubain, mais en estimant que le pays reste « une île totalitaire », et que l’héritage de Fidel Castro, ce sont « les pelotons d’exécution, le vol, des souffrances inimaginables, la pauvreté et le déni des droits de l’homme ».

 Enfin, Fidel Castro « vivra éternellement », a assuré le président chinois Xi Jinping, dans un message lu à la télévision après l’annonce du décès de l’ancien dirigeant cubain. « Le peuple chinois a perdu un camarade bon et sincère », a-t-il ajouté dans ce message lu à l’ouverture du journal du soir sur la principale chaîne de télévision nationale.

Le président cubain Fidel Castro et le ministre des Affaires étrangères chinois Yang Jiechi, lors d’un meeting à La Havane, le 1er août 2010.REUTERS/Roberto Chile

Au sommet de la Francophonie, le 26 novembre 2016, plusieurs orateurs ont aussi évoqué le décès de Fidel Castro. Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, est allé dans le registre de l’émotion : « C’est avec une grande tristesse que je viens d’apprendre la mort de Fidel Castro ». Puis le président de la République socialiste du Vietnam, Tran Dai Quang, a salué Fidel Castro en vietnamien au début de son discours.

 Le président syrien Bachar el-Assad, dont le régime est sous le coup de sanctions américaines, a salué la « résistance légendaire » de Fidel Castro face à l’embargo imposé par les Etats-Unis contre l’île de Cuba. « Le grand leader Fidel Castro a mené la lutte de son peuple et de son pays contre l’impérialisme et l’hégémonie pendant des décennies », a écrit Bachar el-Assad dans une lettre de condoléances adressée au président cubain et frère du défunt Raul Castro.

Source:rfi.fr

27 novembre 2016      Laborpresse.net

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