Le président Alassane Ouattara (d) passe en revue la garde d'honneur accompagné du chef d'état-major des armées Soumaïla Bakayoko, au palais présidentiel à Abidjan, le 7 août 2016. Le chef de l'Etat a limogé le général Soumaïla Bakayoko le 9 janvier 2017. © Sia KAMBOU / AFP

Côte Ivoire: le président Ouattara limoge les chefs des forces de sécurité

En Côte d’Ivoire, les événements se bousculent et l’agenda politique s’accélère. Après la fin de la colère des militaires, dimanche 8 janvier, la démission lundi matin du Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, dans la soirée Guillaume Soro a été largement réélu président de l’Assemblée nationale et les chefs des forces de sécurité ont été limogés par décret présidentiel.

On attendait de connaître le nom du nouveau chef du gouvernement. Le secrétaire général Amadou Gon Coulibaly se trouvait à la présidence pour une annonce. Ce n’est toutefois pas le nom du nouveau Premier ministre qui a été annoncé, mais plutôt trois limogeages : ceux du chef d’état-major des armées, le général Soumaïla Bakayoko, du commandant suprême de la gendarmerie Gervais Kouakou Kouassi, et du chef de la police, Bredou M’Bia.

Le chef d’état-major des armées Soumaïla Bakayoko a été remplacé par le général de division Sékou Touré.

Le commandant suprême de la gendarmerie, le général Kouakou Kouassi est remplacé par le général de brigade Kouadio Kouakou.

Le directeur général de la police nationale Bredou M’Bia est remplacé par le commissaire divisionnaire Youssouf Kouyaté.

Ces limogeages interviennent après le mouvement des soldats mutins. Ils ne constituent pas tout à fait une surprise tant les mutineries de ce week-end avaient considérablement fâché et courroucé le chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Par ailleurs, les mutins avaient eux-mêmes réclamé des changements au sein de leur hiérarchie. Voilà qui est chose faite puisque ce grand ménage a coûté son poste à Soumaïla Bakayoko au profit, donc, du général de division Sékou Touré.

Soro réélu président de l’Assemblée nationale

L’annonce de ces limogeages a été précédée par l’élection du nouveau président de l’Assemblée natinonale. Sans surprise, Guillaume Soro a été triomphalement réélu sans surprise en début de soirée avec 95,04 % des suffrages, soit 230 voix en sa faveur. Il faut dire que le seul challenger en face de lui, était le député Evariste Méambly qui, lors de ses cinq minutes d’allocution, en tribune, a davantage suscité les sourires de la part de ses petits camarades députés que les vivats.

Aussi, mission accomplie pour le président sortant qui sera donc le premier haut personnage de l’Etat à prendre ses fonctions dans cette troisième République de Côte d’Ivoire.

Côte d’Ivoire: Kablan Duncan, un homme de confiance aux côtés du président

 

L’ancien Premier ministre Daniel Kablan Duncan félicité par le Parlement après sa nomination au poste de vice-président, le 10 janvier 2017.
© REUTERS/Thierry Gouegnon

Démissionnaire le lundi, nommé le mardi 10 janvier, Daniel Kablan Duncan, l’ex-Premier ministre d’Alassane Ouattara est devenu le vice-président ivoirien. Un poste nouvellement créé par la Constitution de novembre dernier. A 73 ans, ce membre du PDCI, fidèle de l’ancien président Henri Konan Bédié et proche d’Alassane Ouattara est donc devenu le dauphin constitutionnel du président en cas de vacance. Un grand commis de l’Etat qui n’a pas le profil d’un requin politique.

Si sa nomination au poste de vice-président était si attendue, c’est parce que Daniel Kablan Duncan est pour tous l’homme idéal. Fidèle du président du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), Henri Konan Bédie, ami de longue date du président Ouattara avec qui il a collaboré à la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest en 1989 à Dakar, il est le trait d’union entre le PDCI et le RDR (Rassemblement des républicains), deux formations alliées.

Sa nomination permet au chef de l’Etat de tenir la promesse faite à l’allié houphouëtiste de lui réserver ce poste. En cas de vacance du pouvoir, c’est le vice-président qui assure la continuité de l’Etat et achève le mandat du président jusqu’aux prochaines élections.

Alassane Ouattara avait besoin dans ce fauteuil d’un homme de confiance, suffisamment libéré des passions politiques et dont l’ambition se mesurait surtout à sa capacité à servir la nation. Et c’est le profil de Daniel Kablan Duncan. Ministre puis Premier ministre d’Henri Konan Bédié, ministre puis Premier ministre d’Alassane Ouattara, ce grand commis de l’Etat, diplômé en commerce international n’est pas vraiment un jeune loup ambitieux. Ce qui rassure tous les successeurs potentiels d’Alassane Ouattara sur les rangs pour la présidentielle de 2020. En somme, un dauphin constitutionnel qui ne sera jamais un candidat naturel.

                          Côte d’Ivoire

Amadou Gon Coulibaly nommé nouveau Premier ministre

L’ex-secrétaire général de la présidence ivoirienne, Amadou Gon Coulibaly, a été nommé Premier ministre par le président Alassane Ouattara, le 10 janvier 2017.
© REUTERS/Thierry Gouegnon

Un nouveau Premier ministre, nommé le mardi soir, en Côte d’Ivoire. Amadou Gon Coulibaly, remplace Daniel Kablan Duncan, nommé mardi matin 10 janvier au poste de vice-président. Le député-maire de Korhogo, grande ville du nord, Amadou Gon Coulibaly était précédemment secrétaire général de la présidence. Il est un proche du président.

Agé de 57 ans, Amadou Gon Coulibaly a été reçu dans les bureaux présidentiels conjointement par le président Ouattara et par le vice-président Daniel Kablan Duncan.

Les choses s’accélèrent, politiquement parlant, avec mardi matin la nomination du fidèle ex-Premier ministre Daniel Kablan Duncan comme premier vice-président du pays et second personnage de l’Etat.

Amadou Gon Coulibaly, pour sa part, vient lui de se voir chargé de constituer dans les plus brefs délais son équipe ministérielle.

Membre du Rassemblement des républicains (RDR) du président Alassane Ouattara qui forme avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien président Henri Konan Bédié, la coalition au pouvoir, le nouveau chef du gouvernement est issu d’une influente famille de Korhogo, principale ville du nord du pays, dont Amadou Gon Coulibaly est d’ailleurs le député-maire.

Amadou Gon Coulibaly n’est pas véritablement un nom qui surprend tant il revenait régulièrement dans les conversations. Il a été ministre de l’Agriculture d’octobre 2002 à février 2010 et secrétaire général de la présidence depuis 2011.

La composition du gouvernement attendue

Cette semaine des nominations marathon n’est pas terminée puisque, à présent, le nouveau Premier ministre Amadou Gon Coulibaly va devoir constituer dans les plus brefs délais son équipe gouvernementale. A ce titre, on sait déjà que ce sera une équipe moins nombreuse que celle des 36 ministres précédents. S’il paraît peu probable que les postes régaliens comme ceux des Affaires étrangères, de la Défense, de la Justice ou de l’Intérieur changent de main, on dit aussi qu’une petite dizaine de ministères pourraient voir apparaître de nouveaux visages. Et qu’enfin une prime sera donnée à la jeunesse par rapport à certains ministres qui sont là depuis plus de trois quinquennats.

Une composition ministérielle qui devrait être connue dans les 48 heures tant il est vrai qu’entre le règlement des revendications des militaires, la grève des fonctionnaires et le sommet Afrique-France, il y a du pain sur la planche pour cette nouvelle équipe.

Source:rfi.fr

11 janvier 2017 

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