La police anti-émeute intervient pour disperser des manifestants brûlant des barricades à abidjan, le 13 août 2020. Issouf SANOGO / AFP

Côte d’Ivoire : vers des poursuites judiciaires contre les auteurs présumés des violences mortelles à la présidentielle 2020 ?

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Les enquêtes portant sur les violences politico-tribales qui ont émaillé la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire sont achevées.De sources judiciaires, plus de 270 personnes sont considérées comme des présumées coupables de ces violences qui ont entrainé 85 morts.

L’enquête sur les violences électorales de 2020  en Côte d’Ivoire, a été menée par une Unité spéciale composée de 40 policiers et gendarmes placés sous l’égide du procureur d’Abidjan .Au terme de 6 mois d’investigation, elle a dressé ses conclusions sur ce drame ayant causé la mort de 85 personnes entre août et novembre 2020. À l’époque l’opposition rejetait la candidature  du président Alassane Ouattara à un troisième mandat, puis avait contesté sa réélection. Selon le procureur de la République  du parquet d’Abidjan Richard Adour, cité par RFI, plus de 270 personnes seraient impliquées à des degrés divers dans ces violences électorales meurtrières. Il revient maintenant aux 3 juges d’instruction nommés, de choisir ou non de mener des poursuites judiciaires. Depuis 2020, 233 suspects ont été interpellés. La plupart a été libérée et placée sous contrôle judiciaire, mais 11 sont toujours en détention préventive pour leur implication présumée dans les crimes les plus graves, comme la décapitation de Toussaint N’guessan Koffi à Daoukro. 40 autres personnes sont par ailleurs activement recherchées, ajoute le procureur Richard Adou. Pascal Affi N’guessan, Simone Gbagbo, Maurice Kakou Guikahué, Assoa Adou, Toikeusse Mabri, Guillaume Soro entre autres… Le rapport désigne de nombreux responsables politiques d’opposition comme « auteurs moraux », c’est-à-dire commanditaires ou financiers.

Même l’ancien chef de l’État Henri Konan Bédié, qui a appelé à la désobéissance civile, peut être poursuivi, estime le procureur. Il n’est pas protégé par la loi de 2005 sur le statut des anciens présidents, assure le procureur Richard Adou.

Au moment où la Côte d’Ivoire envisage une réconciliation nationale, il reste à savoir,  si ce feuilleton judiciaire,  ne va pas annihiler les actions de concorde nationale et créer encore une justice des vainqueurs comme par le passé.Une justice impartiale,  ne devrait pas non plus passer sous silence,  le rôle joué par le président Ouattara dans le non respect de la constitution,  par le tripatouillage pour se tailler sur mesure, un troisième mandat, conséquence de cette crise électorale.

Oscar Félix Diakité

Laborpresse.net        Mardi  28 décembre 2021 

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