Brève
Avec une dette intérieure cumulée d’environ 300 millions d’euros, 264 Petites et Moyennes Entreprises (PME) en Côte d’Ivoire interpellent le gouvernement sur le risque de faillite auquel elles sont exposées.
L’Etat est souvent mauvais payeur en ce sens, qu’il ne s’acquitte pas dans les délais impartis, des paiements des factures de ses fournisseurs.Cela est une pratique courante dans de nombreux états africains.Ainsi, selon le Collectif des petites et moyennes entreprises engagées dans les Programmes annuels d’entretien routier, 264 PME réclament à l’État ivoirien, le paiement de près de 300 millions d’euros pour des chantiers lancés à partir de 2018, rapporte RFI. Elles exigent le versement de leur dû avant la fin de l’année 2021, par crainte de sombrer dans la faillite. Ces sociétés ont été sélectionnées sur appel d’offres , pour des travaux de re-profilage des routes et d’autres ouvrages d’urgence, comme l’aplanissement de pistes à travers le territoire, ainsi que des travaux liés aux déplacements du chef de l’État à l’intérieur du pays.Mais si certaines entreprises ont pu bénéficier d’une avance, le président du Collectif des PME, Bertin Oria, précise que le gros des factures est toujours en attente de règlement au Fonds d’entretien routier, structure publique qui finance les différents programmes.La situation a conduit les patrons à mettre des employés au chômage technique, certains craignant même de cesser définitivement leurs activités. Selon l’Agence de gestion des routes qui supervise les Programmes d’entretien routier, ce retard de paiement s’explique en partie par la Covid-19. Son directeur général, Fabrice Coulibaly, précise que la pandémie a provoqué un report des travaux, mais aussi que certaines PME n’ont pas respecté le cahier des charges.Il assure qu’un audit, actuellement en cours, arrive bientôt à son terme et permettra la mise en place d’un plan pour résoudre le problème.
Après les remous sociaux en 2020 pour contester le troisième mandat du président Alassane Dramane Ouattara, le front social continue d’être agité en Côte d’Ivoire.En Octobre 2021, ce sont des diplômés du 3è cycle en chômage qui ont donné de la voix pour exiger plus d’offres d’emplois.C’est le tour des entrepreneurs d’entrer dans la danse.
La Côte d’Ivoire, qui fait figure de l’un des pays les plus prospères d’Afrique, ne devrait pas s’accommoder de ces crises socio-économiques, susceptibles de remettre en cause la stabilité du pays.
Oscar Félix Diakité
Laborpresse.net Mardi 09 novembre 2021