En Côte d’Ivoire, le déraillement d’un train de marchandises, mardi 6 septembre 2016 près de Dimbokro, dans le centre du pays, n’a pas fait de victimes mais entraîné de gros dégâts et de graves conséquences. Le siège de la société Sitarail à Abidjan est en plein branle-bas de combat.
Il s’agit heureusement d’un accident léger car il n’y pas eu de blessés. Seul l’un des deux conducteurs du train de marchandises a été légèrement commotionné, mais sans gravité, selon le service de communication de la Sitarail.
En revanche, les images sont spectaculaires. La passerelle en acier de structure Eiffel, qui mène au pont, s’est effondrée au passage de la première locomotive. Le tablier du pont semble être intact, mais en revanche les deux tractions diesel sont prisonnières dans un enchevêtrement d’acier.
L’accident a eu lieu mardi après-midi. Les équipes de la Sitarail se sont aussitôt rendues sur place. Tout le monde est réuni en ce moment en cellule de crise au siège de la filière du groupe Bolloré au Plateau à Abidjan pour évaluer l’étendue des dégâts et le temps de réparation. Plusieurs jours et peut-être plusieurs semaines de travaux s’annoncent déjà.
Rénovation urgente
Cet accident tombe au plus mal car en ce moment le Burkina Faso voisin est en pleine période de récolte du coton qui transite pour une grande partie par le port d’Abidjan, et donc la voie de chemin de fer. Plus embêtant encore, nous sommes à moins d’une semaine de la Tabaski, l’Aïd el-Kébir en Afrique de l’Ouest. Une grande partie du bétail de mouton venu du Mali ou du Burkina Faso utilisent, ou utilisaient les bétaillères de la Sitarail.
Les professionnels sont en train de voir comment assurer l’acheminement des bêtes à Abidjan, où 300 000 têtes sont attendues pour cette fête. Actuellement, seules 100 000 bêtes se trouvent sur le marché de Port-Bouët et ses alentours.
Ce n’est pas la première alerte de ce type sur la ligne Abidjan-Ouagadougou. Le 24 juillet 2016, sur cette même voie, le train a déraillé à hauteur de Bouaké, sans dommage humain. Un mois plus tard, le 24 août, on a assisté au même type d’accident au niveau de la ville de Banfora, au Burkina Faso.
Ces incidents à répétition sur cette voie unique confortent l’idée selon laquelle les travaux de réfection sont urgents et indispensables.Ce projet a été acté récemment par les différentes parties prenantes, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le groupe Bolloré, mais nécessitera cinq ans de travaux et 262 milliards de francs CFA, soit 450 millions d’euros d’investissements.
Source:rfi.fr