En Côte d’Ivoire, le gouvernement saisit la justice suite au mouvement de désobéissance civile lancé par l’opposition et la création du Conseil national de transition. Il l’a annoncé dans une déclaration prononcée à la mi-journée du 3 novembre 2020. La police est déployée devant les domiciles de plusieurs leaders de l’opposition.
Au moins trois cargo de la police et des pick-up sont arrivés à la résidence de Henri Konan Bédié, dans l’après-midi. La police a délogé les journalistes qui y étaient regroupé pour un point de presse de l’opposition et a enclerclé le domicile.
Même scénario devant plusieurs domiciles de leaders de l’opposition. C’est le cas pour la résidence de Pascal Affi N’Guessant et de Assoa Adou du PFI. Ainsi que de d’Albert Toikeusse Mabri, dont le dossier de candidature avait été recalé pour cette présidentielle.
Plus tôt ce mardi 3 novembre 2020, dans une déclaration à la presse, le gouvernement ivoirien a condamné la formation du Conseil national de transition, annoncé par l’opposition, lundi après-midi. Une organisation « devant se substituer aux institutions républicaines légalement établies », selon les termes du communiqué. Pour les autorités ivoiriennes cette annonce ainsi que les violences perpétrées suite au boycott actif constituent :« des actes d’attentat et de complot contre l’autorité de l’État et l’intégrité du territoire national ».
Le garde des Sceaux et ministre de la Justice, Sansan Kanbile, a donc annoncé que le procureur de la République et le tribunal de première instance d’Abidjan avaient été saisis « afin que soient traduits devant les tribunaux les auteurs et les complices de ces infractions ». La réponse du gouvernement intervient moins de 24 heures après que l’opposition ait dénoncé ce qu’elle appelle « une parodie d’élection ». Et annoncé « la création d’un Conseil national de transition chargé de former un gouvernement de transition ».