Guillaume Soro se rêverait sans doute un destin à la «—Jupiter—» en jouant les dégagistes de la vieille classe politique comme vient de le faire Emmanuel Macron (photo d'archives). © AFP/Issouf Sanogo

Côte d’Ivoire: la stratégie de Guillaume Soro

Le président de l’Assemblée nationale ivoirienne et ex-chef de la rébellion Guillaume Soro lance un appel à la réconciliation nationale, demande pardon au pays et à son ex-adversaire du passé, l’ancien président Laurent Gbagbo. Un communiqué qui laisse sceptique, mais qui intervient dans un contexte de tension dans le pays où les récentes mutineries ont dégradé l’image de la Côte d’Ivoire et ulcéré l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara. Des mutineries derrière lesquelles ses détracteurs voient la main de l’actuel président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro.

Au-delà de l’appel au pardon et à la réconciliation qui est toujours de bon aloi dans un pays qui depuis 15 ans n’arrive pas à oublier les crises passées, on se demande bien quel peut être la logique de ce communiqué de Guillaume Soro.

Des observateurs expliquent qu’avec le récent limogeage par décret présidentiel de certains fidèles comme Meité Sindou ou Issiaka Fofana, Guillaume Soro sent l’étau se resserrer autour de lui et de son équipe pour mieux asseoir l’autorité du chef de l’Etat.

Pari sur l’avenir politique

La nomination d’un homme comme Hamed Bakayoko en tant que ministre d’Etat à la Défense confirme un peu plus que « l’Ado solution » pour remettre de l’ordre dans l’armée ne tolérera plus les cafouillages qu’on a pu observer lors des dernières mutineries.

Aussi, avec cet appel, Soro laisse-t-il entendre qu’il a bien entendu le message et de plus il offre au pays le visage de l’humilité et du rassemblement au-delà de tous les clivages politiques qui sont de plus en plus nets en ce moment. Une sorte de pari sur l’avenir politique où en 2020 la Côte d’Ivoire devra se trouver un champion aussi rassembleur que possible.

Guillaume Soro se rêverait sans doute un destin à la « Jupiter » en jouant les dégagistes de la vieille classe politique comme vient de le faire Emmanuel Macron. Mais Abidjan n’est pas Paris et en ce moment celui qui fait parler la foudre et tonner le ciel, il semble que ce soit encore l’actuel pensionnaire du palais présidentiel.

Ces déclarations n’appellent pas de commentaires parce que ce ne sont que des propos. Nous on attend des actes, tranche Franck Kouassi, secrétaire national du FPI tendance Sangaré, la branche résolument pro-Gbagbo.
Source: rfi.fr
23 juillet 2017

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