Après l’adoption d’une loi antiterroriste, vendredi 3 juillet 2015, par les députés ivoiriens, certaines associations des droits de l’homme s’interrogent sur de possibles dérives liberticides que pourrait entraîner ce texte. Une loi votée alors qu’en début de semaine le pays a été menacé par le groupe Ansar Dine et que deux attaques ont eu lieu au sud du Mali, tout près de sa frontière.
Trois jours seulement après les menaces du groupe Ansar Dine contre la Côte d’Ivoire, c’est à l’unanimité que les députés ont voté cette loi antiterroriste. Perquisitions de jour comme de nuit, interceptions de correspondances, garde à vue prolongée de deux fois 96 heures pour tout suspect d’actes terroristes… La Côte d’Ivoire renforce ainsi son arsenal juridique. Des peines de dix à vingt ans de prison sont également prévues.
Une nouvelle loi nécessaire, selon les autorités, mais qui interpelle certaines associations des droits de l’homme. « Ce genre de texte peut toujours être dangereux », réagit l’un de leurs représentants à Abidjan. « Il faut voir quel usage il en sera fait, mais il y a des risques d’atteintes aux libertés. » A moins de quatre mois de l’élection présidentielle dans le pays, « il ne faudrait pas que cela soit utilisé contre l’opposition », conclut-il.
De possibles dérives déjà soulevées par certains députés lors de l’examen du texte par la commission sécurité et défense de l’Assemblée. « Nous avons dit nos craintes au gouvernement et il nous a entendu, nos remarques ont été prises en compte », assure son président Pierre Gaho Oulata. « Il n’y aura pas d’amalgame, pas de confusion », promet-il.
Source:rfi.fr