Troisième jour de mutinerie en Côte d’Ivoire. Ce lundi matin 15 Mai 2017, des tirs nourris ont éclaté à Bouaké et à Abidjan. Depuis vendredi, le bilan des incidents s’élève à un mort et une vingtaine de blessés dont six par balles. L’armée a été chargée de rétablir l’ordre.
Si la nuit a été plutôt calme à Bouaké, dès six heures du matin, des tirs nourris ont repris et n’ont pas vraiment cessé depuis. Armes lourdes, mitraillettes, des tirs en l’air, mais pas d’affrontement comme la rumeur s’est un temps propagée concernant Bouaké. Des militaires mécontents manifestent ainsi leur détermination à obtenir ce qu’ils veulent.
Chacun a entendu les ainés Chérif Ousmane ou Koné Zacharia qui leur ont demandé, dimanche, de rentrer dans les casernes et de libérer les corridors routiers. Mais le message est interprété différemment : certains sergents s’efforcent de faire respecter ce point de vue, mais d’autres, plus remontés, continuent de circuler en ville à bord de pick-up.
La circulation et les activités sont au ralenti dans la seconde ville du pays, comme dans la capitale économique. A Abidjan, bon nombre de camps et de bases militaires sont sous tension. C’est le cas à Akouédo, où des 23 heures dimanche soir et jusque dans la matinée, on a entendu des tirs nourris.
Circonscrire
A proximité des deux camps militaires d’Akouédo, c’est-à-dire vers la Palmeraie et Riviera 3. De nombreux véhicules de CCDO, police, gendarmes et militaires sont positionnés pour circonscrire le périmètre où les mutins tirent en l’air. C’est un peu le même cas de figure au Plateau, au niveau de l’état-major et du camp Gallieni, où les forces régulières sont allées au-devant des mutins sans affrontement.
Enfin, des tirs ont été signalés à la base navale de Yopougon. Il y a aussi d’importants embouteillages suite à des barrages dressés par des jeunes en civil. A noter aussi des tirs sporadiques à Daloa dans le centre du pays.
A Abidjan, la consigne de la plupart des ambassades à leurs ressortissants et de rester à la maison. De toutes les façons, la majeure partie des écoles ou des représentations internationales, telles que la BAD ou les Nations unies, sont fermées. Et l’évolution de la situation dans le pays reste suspendue aux accords, ou non, que trouveront l’Etat et les mutins.
Source:rfi.fr
15 Mai 2017