La lutte anti-jihadiste au Sahel touche la Côte d’Ivoire. Depuis le début du mois, une opération anti-terroriste est en cours dans le nord du pays, en collaboration avec les forces du Burkina Faso. La Côte d’Ivoire avait été touchée en plein cœur en mars 2016 lors de l’attaque de la ville historique de Grand-Bassam, près d’Abidjan. Cette première initiative conjointe avec l’armée du Burkina voisin a un objectif : déloger les combattants jihadistes du territoire ivoirien.
« Une première opération, mais pas la dernière ! » C’est la promesse du général Moïse Miningou, chef d’état-major de l’armée burkinabé. Le gradé se dit satisfait « des résultats tangibles » obtenus grâce à l’opération « Comoé », du nom du fleuve qui traverse la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.
Lancée dans le nord ivoirien début mai, l’action militaire conjointe, toujours en cours, s’est déroulée à la frontière entre les deux pays, près du village de Sangopari, au nord-est de la ville de Ferkéssédougou.
Jihadistes pris en étau
Repérés depuis plus d’un an, des combattants jihadistes opérant au Burkina avaient trouvé refuge dans la zone. C’est justement pour les déloger que les armées des deux pays ont décidé de les prendre en étau. Selon le chef d’état-major ivoirien, le général Lassina Doumbia, l’union avec le Burkina voisin est nécessaire pour contrer les groupes armés terroristes, qui parviennent, eux, à se solidariser.
Les forces militaires n’ont pas détaillé les « résultats tangibles » vantés par l’armée burkinabé, mais une source sécuritaire affirme que des armes ont été saisies. Un soldat du Burkina, blessé durant l’expédition, est hospitalisé à Korhogo, grande ville du nord ivoirien.
L’initiative militaire n’est pas entièrement couronnée de succès. Un chef d’escadron de la gendarmerie de la ville de Kong a parlé de l’opération à un civil, ce qui a « sans doute » permis la fuite de certains jihadistes, d’après une source proche du dossier. Le gendarme est sous les verrous, depuis.
Source: rfi.fr
25 Mai 2020