Commentaire.
« La persistance des revendications salariales et les demandes d’amélioration des conditions de vie des travailleurs dans les différents secteurs posent avec acuité et urgence la nécessité d’une réforme du système des rémunérations dans la fonction publique pour plus d’équité et de justice sociale. Il importe de mettre fin à la méthode qui consiste à régler les revendications de travailleurs au cas par cas. Une telle démarche ne prend pas en compte la nécessaire vision d’ensemble qui devrait présider à toute initiative destinée à satisfaire les revendications des fonctionnaires. Cette approche a eu entres autres pour conséquence d’entrainer des distorsions énormes de traitements qui doivent être corrigées. Force est de reconnaitre qu’en matière salariale, quelles que soient la pertinence et la réalité des revendications, il n’est plus possible de continuer à avoir une approche sectorielle qui a conduit à l’impasse dans laquelle se trouvent notre fonction publique et notre économie dont les capacités internes d’investissement en faveur de la grande majorité des Burkinabè sont mises à rude épreuve. C’est pourquoi, j’annonce que dès le mois de Février, le Gouvernement engagera cette réforme du système des rémunérations en concertation avec les partenaires sociaux et les autres composantes de la Nation pour donner naissance à une fonction publique moderne, dynamique, tournée vers le développement et au service exclusif des usagers. ».
Il s’agit là d’un extrait du message du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré pour le nouvel an 2018.En effet, le régime de la transition en 2015 a reversé les fonctionnaires dans une nouvelle grille salariale à la hausse, à l’instar des avantages salariaux des fonctionnaires contractuels. Cela a entraîné une hausse de la masse salariale des fonctionnaires au-delà de la norme de l’espace sous régional de l’Union économique et monétaire ouest-africaine(UEMOA).Cette norme stipule que les charges salariales des pays membres de l’UEMOA ne doivent pas excéder 35% des recettes fiscales. Les salaires des 173.000 fonctionnaires burkinabè sur une population de 18 millions d’Habitants, absorbent près de 40% des recettes fiscales. Pour limiter d’éventuels risques de difficultés pour l’Etat d’honorer les salaires des fonctionnaires comme dans certains pays africains, le gouvernement envisage en février 2018, une réforme rationnelle du système des rémunérations pour mettre fin à certaines disparités, qui n’ont pas de raison d’être dans l’intérêt général des populations laborieuses du Burkina Faso.
Oscar Félix Diakité
Laborpresse.net 09 janvier 2018