Confidentiel
Des réformes utiles et raisonnables ont été apportées dans les procédures légales des commandes publiques en 2016 au Burkina Faso.Il s’agit de l’allègement des procédures de marchés publics pour des secteurs sensibles comme la santé,l’éducation,les infrastructures.En effet,les longues procédures de marchés publics qui consistent à faire des appels d’offres sur des périodes de 3 mois pour aboutir à l’attribution du marché 5 ou 6 mois plus tard ,relèvent de lourdeurs administratives inappropriées pour ces secteurs où il sied d’allier célérité et efficacité car,il ne faut pas sacrifier des vies humaines par des lenteurs dans les commandes de matériels et consommables médicaux.De même,il est stupide que les commandes de fournitures scolaires se fassent en retard en milieu ou fin d’année académique.La route du développement passant par le développement de la route,c’est maladroit que l’entretien courant et le bitumage des routes traînent exagérément du fait des procédures kilométriques des commandes publiques. D’une manière générale,le passage en mode budget-programme pour l’exécution du budget 2017 de l’Etat burkinabè, pourrait s’avérer une stratégie pour mieux accélérer les commandes publiques avec la décentralisation inhérente qui fait de chaque ministère ,son ordonnateur des dépenses en lieu et place de l’ancien système de centralisation des marchés publics au niveau du ministère des Finances.Si tout cela est bien,une zone d’ombre très vicieuse reste à élucider dans la commande publique.Elle porte sur les marchés publics des secteurs de la sécurité et de la défense.Il s’agit là, de deux secteurs particuliers dont les commandes publiques méritent d’être classées dans le cadre du secret d’Etat.Car,dans aucun pays du monde, les commandes d’armes ne font l’objet d’appels d’offres publiques.Pour garder le secret d’Etat,ces commandes ne sauraient être enregistrées aux impôts.Il convient de signaler cette exception et d’en dresser procès verbal afin que les structures de contrôle d’Etat ne relèvent pas d’irrégularités dans le défaut d’enregistrement des commandes publiques des matériels militaires. De même,les prix des armements varient en fonction de leurs performances.Mieux vaut acheter des armes sophistiquées à des prix évidemment élevés que d’acquérir de la pacotille et que le pays soit incapable d’avoir des équipements adéquats pour faire face aux attaques terroristes. Récemment,lors de son bilan d’un an de pouvoir,le Président du Faso Roch Marc Christian a fait savoir qu’une commande d’une centaine de moyens logistiques a été faite pour les forces armées dans la sécurisation du territoire.Par conséquent,si des dispositions légales ne sont pas vite prises pour classer les marchés publics de la sécurité et de la défense dans une exception à la règle normale des commandes publiques,tous les ministres de la sécurité et de la défense s’exposent à des accusations injustes d’irrégularités ou de détournements.
Laborpresse.net 04 janvier 2017