DEMI-FOU "le fou est celui qui a tout perdu sauf la raison"

CHRONIQUE DU DEMI-FOU:déclaration des biens de personnalités burkinabè : une grosse faille à corriger.

Le gouvernement burkinabè de la transition sous l’impulsion populaire, a accepté en 2015 de rendre publique la déclaration des biens des membres de l’exécutif et d’autres personnalités soumises à cet exercice de lutte contre la corruption. Le souci de transparence recherchée par cette action laisse à désirer au regard de certaines déclarations faites des moyens sans une justification des causes et preuves.

   Une grosse faille subsiste dans les actes de déclarations publiques des biens des membres du gouvernement et des personnalités ciblées pour cet exercice de transparence. En effet, des biens matériels (véhicules, immeubles) et avoirs financiers ont été déclarés dans la presse par des personnalités. L’opinion publique qui a positivement apprécié cette démarche de la lutte anti-corruption, s’est cependant posé moult questions sur les origines de ces biens. Visiblement, les salaires de certaines des personnalités ne peuvent pas suffire pour justifier ces biens. Il y a apparemment un tabou à briser à ce niveau. Dans les déclarations, personne n’a fait cas d’entreprise personnelle dont les activités lui permettaient d’avoir des ressources économiques. Or, beaucoup d’hommes politiques et de personnalités de l’administration publique burkinabè disposent d’entreprises prête-noms. Comment se fait-il que des fonctionnaires soient des multimillionnaires et aient des immeubles de luxe quand on sait que leurs salaires ne leur permettent pas d’avoir ces avantages même pendant toute leur carrière. Pour clarifier cette situation, il serait convenable d’autoriser des chefs d’Etat, ministres, maires et certains hauts cadres de l’administration publique à créer officiellement des entreprises qui offrent des emplois aux jeunes. Par exemple, les médecins spécialisés d’hôpitaux publics sont autorisés à créer des officines privées de santé qu’ils sont appelés à gérer harmonieusement avec leurs prestations salariées dans les établissements sanitaires publics. Ensuite, il y a la nécessité de rendre publics les avantages liés à certaines fonctions. Par exemple, les agents des Finances disposent d’un fonds commun qui est une bonification de leur rendement dans la mobilisation de fonds publics et les recouvrements de taxes et impôts. Ces fonds, indépendamment de leurs salaires leur permettent d’avoir un pouvoir d’achat assez prestigieux. Il serait aussi judicieux de rétribuer par des commissions tout ministre, maire et agent public qui parvient à négocier et obtenir des financements pour les services publics. Ce sont des systèmes qui existent bel et bien dans plusieurs services publics comme privés. Si des mesures officielles sont prises pour légaliser ces systèmes, ils ne seront pas injustement compris par le grand public comme un moyen de corruption mais plutôt comme une bonification pour service bien accompli dans l’intérêt général. Cela peut stimuler une saine émulation et permettre à des citoyens qui disposent de bons réseaux relationnels à travers le monde, de contribuer efficacement aux financements des activités des départements ministériels et des collectivités décentralisées. Les gens qui auront acquis ainsi des moyens financiers et matériels légaux pourront les justifier afin de les mettre à l’abri de soupçons souvent injustes de malversations. Ce mécanisme officieux qui existe déjà gagnerait à être vulgarisé et connu publiquement et cela contribuera à donner une traçabilité dans la déclaration des biens de personnalités sans jeu de cache-cache.

Par Demi-Fou
Agence de Presse Labor       08 Mai 2015

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