Pékin a condamné sans surprise, le mercredi 21 août 2019 la vente par Washington de 66 chasseurs F-16V à Taïwan. Cette décision constitue « une ingérence grave dans nos affaires internes », a fait savoir le porte-parole de la diplomatie chinoise. La Chine menace de sanctions les entreprises américaines impliquées dans cette vente.
Pékin ne donne pas de détails concernant les sanctions qui pourraient viser les entreprises américaines, mais pour les autorités chinoises ces représailles disposent d’une base légale. La Chine avec son président, Xi Jinping et les États-Unis de Donald Trump ne lisent pas de la même manière le « Taiwan Relations Act », le traité de 1979 qui place Taipei sous la protection du parapluie américain.
Tsai Ing-Wen, la présidente de Taïwan, remercie les États-Unis
Pour la Maison Blanche, Taïwan a le droit de s’auto-défendre. Les 66 chasseurs F-16V Block 70/72 Viper ainsi que les 75 réacteurs, radars et pièces de rechange pour un montant de 8 milliards de dollars sont « conformes aux arrangements et à la relation historique entre les États-Unis et la Chine .»
Pour le régime communiste au contraire, dans ce cas-là il s’agit d’une ingérence dans les affaires intérieures du pays qui « mine notre souveraineté et nos intérêts en matière de sécurité », a martelé Geng Shuang l’un des porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères lors de son point de presse régulier ce mercredi.
Pékin avait dégainé la menace de sanctions, en juillet dernier déjà, suite à la vente à l’armée taïwanaise de 108 chars M1A2T Abrams américains, 250 missiles Stinger et 16 transporteurs M1070A1 pour 2,2 milliards de dollars. Là aussi, la menace était restée vague. Les médias d’État avaient alors laissé entendre que les super riches Chinois pourraient, par exemple, cesser l’achat de jet privé à l’une des firmes impliquées dans ces exportations.
Depuis son arrivée au pouvoir le président chinois, Xi Jinping a manifesté à plusieurs reprises le souhait de voir réunifier au plus vite et si nécessaire par la force l’île de Taïwan au continent. « Les divisions politiques entre la Chine et Taïwan ne peuvent pas être transmises de génération en génération », avait annoncé alors Xi Jinping.
La présidente de Taïwan a, de son côté, remercié ce mardi les États-Unis d’avoir approuvé la vente. « Ces offres réaffirment l’engagement de longue date des États-Unis de contribuer au maintien de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan », a affirmé la présidente, Tsai Ing-wen.
Source:rfi.fr
28 Août 2019